Au Revoir Simone : Bonjour Simone!
Les trois filles d’Au Revoir Simone volent d’une ville à l’autre, portées par les ailes de leur pop aérienne.
Depuis la formation du groupe à Brooklyn en 2003, les trois filles d’Au Revoir Simone sont rapidement passées de simples curiosités à véritables chouchous de la scène indie.
Les deux albums du groupe, Verses of Comfort, Assurance and Salvation – paru en 2005 – et le tout récent The Bird of Music (tous deux enregistrés en grande partie dans de simples appartements), ont confirmé qu’Au Revoir Simone n’était pas qu’un autre feu de paille créé par MySpace. Avec sa pop aérienne où la modernité flirte sans ambages avec la nostalgie, la musique d’Erika Forster, Annie Hart et Heather D’Angelo a récolté nombre d’éloges de la part de la critique, du public et de bien d’autres musiciens. "Au début, c’était simplement un hobby, on faisait ça pour le plaisir, sans penser plus loin. Mais cela a pris rapidement des proportions qui nous échappaient, surtout à la suite de la sortie du premier album", lance Erika qui semble encore avoir du mal à réaliser l’ampleur de leur popularité. Ce succès, tout de même relatif, explique pourquoi le trio ne cesse d’arpenter la planète depuis bientôt deux ans. Le groupe viendra d’ailleurs nous visiter pour une troisième fois en moins de six mois, avant de revenir de nouveau à l’occasion du prochain festival Osheaga. "On est de New York, ce n’est pas très loin de Montréal. Et comme je venais ici au moins une fois par an, j’ai appris à connaître et apprécier cette ville. On y mange bien, on y entend de la bonne musique… Il y a un côté très européen à Montréal", insiste la musicienne.
Sachant l’amour que le trio porte à Montréal, certains pourraient croire que le nom du groupe est une sorte d’hommage à la langue française et sa culture, mais il n’en est rien. "Le nom Au Revoir Simone est en fait tiré du film Pee Wee’s Big Adventure (de Tim Burton). Dans l’histoire, il y a cette serveuse nommée Simone qui rêve de partir vivre en France. C’est très romantique car elle va vivre à Paris, la ville de l’amour, rigole Erika. Ça n’a donc rien à voir avec Simone de Beauvoir ou Simone Signoret. Cela dit, nous sommes tout de même influencées par la musique et le cinéma français, jusqu’à un certain point."
ROMANTALE ET SENTIMENTIQUE
À vrai dire, Au Revoir Simone n’en est pas à un paradoxe près. Derrière leur look d’étudiantes en littérature façon Françoise Hardy, leur petit air de jeunes filles rêveuses de bonne famille, se cachent en fait trois musiciennes qui ne manquent pas d’humour et qui cherchent à bousculer les conventions tout en restant dans une certaine norme musicale. Si, sur disque, la pop langoureuse, romantique et vaguement surannée du groupe incorpore cuivres, cordes et percussions, tout est à la base composé à partir de claviers. Sur scène, c’est seulement les trois filles et leurs synthés qu’on retrouve, un peu comme une sorte de Kraftwerk version féminine soft et sentimentale. "On préfère s’en tenir à trois sur scène. Ça fait en quelque sorte partie du concept, du look du groupe, et de toute façon c’est plus pratique et plus économique aussi! C’est évident qu’un clavier ne peut pas remplacer le son d’un violon ou d’un trombone, mais on peut s’en approcher. C’est un choix esthétique que de se retrouver à trois entourées de claviers sur scène, mais c’est aussi comme ça qu’on se sent le plus à l’aise. On communique mieux ainsi."
Le 14 août avec Oh No! Oh My!
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