Dany Placard : Road trip en transit
Musique

Dany Placard : Road trip en transit

Dany Placard rejoint de nouveau Carl-Éric Hudon pour un spectacle en duo où l’attention sera portée sur les voix conjuguées. En formule acoustique, au naturel, comme deux chums qui se croisent par hasard au bout de la route.

C’est dans une pochette en carton marquée d’une inscription orange et vert en sérigraphie mentionnant Hudon – Placard que se présente le disque. Direct et sans titre, fidèle à l’esprit dans lequel s’est élaborée cette rencontre entre Carl-Éric Hudon et Dany Placard. La croisée des chemins pour deux artistes aux esthétiques distinctes mais néanmoins compatibles. "On avait fait quatre tounes sur un coup de tête en studio", se rappelle un Dany Placard en vacances, qui a néanmoins pris la peine de les interrompre quelques instants pour honorer notre appel. "On a trouvé que le résultat était pas si pire et on a décidé de monter quelques pièces, question de faire un disque d’une demi-heure. On s’est ramassés par la suite dans un studio la nuit pendant une certaine période, ben fatigués pis assez "défaites". C’est dans mon local qu’on s’est réunis pour travailler les arrangements." Résultat, rien de trop réfléchi, mais très instinctif, un geste spontané qui prend toute sa force avec les sept chansons réunies sur ce disque meublé de quelques pièces instrumentales. Chacun joue à tour de rôle sur les pièces de l’autre, un punch in, punch out sans prétention aux teintes country.

Le chanteur exploite les thématiques qui lui sont chères. Au gré des regrets, qui se résument en toute franchise et sans détour, sur la route, avec le driveway en guise de témoin, et même à cheval pour livrer aux junkies, les images s’imposent d’elles-mêmes, concrètes et insolites avec le kilométrage qui suit son cours. Avec Dany Placard, les choses de la vie se méditent avec la route comme toile de fond. "C’est vrai que ça va bien avec la country, constate-t-il, mais il y a aussi un facteur socioculturel là-dedans. Je viens du Saguenay et je n’étais pas à côté du centre-ville de Chicoutimi. Tu n’as pas le choix d’avoir un permis pis un char si tu veux te déplacer. C’est quelque chose qui reste. J’ai deux semaines de vacances par année et je les passe avec ma blonde pis mon gars sur la route et on se promène. À ce moment-là, tu constates que ça prend de la place dans ta vie, ça devient un repère. J’avais constaté certains commentaires là-dessus en lisant des critiques quand Rang de l’église était sorti. Je te dirais que c’est là que je m’en suis rendu compte. Mais, je vais m’en rendre compte encore plus quand je vais m’y attarder sur mon prochain disque. Ça va me permettre de clore la boucle des virées de char."

Le tandem signe une seule pièce ensemble, Dis-moi donc, qui résume en quelque sorte le bien-fondé de cette réunion que nous aurions souhaitée plus expansive sur la galette numérique. Un dialogue inusité pour nous qui sommes habitués de voir un chanteur s’associer à un alter ego féminin, comme Éric Goulet et Mara Tremblay par exemple. "L’idée que j’avais, c’était deux gars dans la même voiture un dimanche. C’est gris, y’a des nuages en masse et la pluie tombe sur la route. J’avais un couplet et on l’a travaillé ensemble. J’ai invité Carl-Éric à me rejoindre chez nous pour l’enregistrer. On est allés en écrire un autre, chacun de notre côté, pis on a placé nos voix là-dessus. C’est vrai que c’est rare comme dynamique, c’est une chanson dont je suis ben fier."

Le 17 août à 19h30
Dans la cour du Séminaire de Québec
Dans le cadre de l’International de musique folk de Québec