Elliott Brood : Le spectre du folk
Musique

Elliott Brood : Le spectre du folk

Au sein d’Elliott Brood, Mark Sasso transpose en musique des miniatures aux cadres rustiques, extraites du passé. Le trio revient en spectacle à Québec dans le cadre de l’International de musique folk avant d’entamer l’écriture d’une suite attendue.

C’est au passage de Wilco au Festival d’été l’année dernière qu’il faut revenir pour la dernière visite d’Elliott Brood à Québec. Le guitariste Casey Laforest, le batteur Stephen Pitkin et Mark Sasso, à la voix et au banjo, avec qui nous avons discuté, ont beaucoup roulé depuis. Rien ne semble arrêter la tournée de spectacles qui a suivi la sortie d’Ambassador en 2005. "C’est vrai, on a fait beaucoup de route depuis la sortie du disque, réfléchit-il. Ça va faire deux ans à l’automne?" Maintenant deux ans de tournée qui, en plus de l’Europe, les ont amenés à sillonner le sud des États-Unis, une destination de prédilection lorsqu’on constate leur son, bien ancré dans des racines folk et bluegrass. "Nous sommes passés par Austin, la côte est, ensuite par la Californie, en plus de faire plusieurs petites villes là-bas. Jusqu’à maintenant, tout s’est bien passé. Je crois que nous avons été juste assez chanceux pour avoir une belle réception à chaque endroit. Notre style connecte bien avec le public américain. Ça peut dépendre de beaucoup de choses, que ce soit le banjo ou la manière dont nous interprétons nos chansons. L’ensemble de ces facteurs correspond à leur culture."

Maintenant de retour au bercail en Ontario, avec encore quelques dates inscrites à l’agenda avant de se consacrer à l’écriture, Mark Sasso ne nie pas que cette expérience sur la route a précisé le caractère du groupe sur scène. "Je pense que nous n’arrêtons jamais de nous améliorer et de grandir comme groupe, constate-t-il. Il y a toujours une part d’adaptation à chaque spectacle. Nous avons commencé ce projet à deux (avec Casey Laforest). Seulement deux personnes. Ensuite, l’arrivée de Stephen a complété la dernière étape, celle de faire aboutir notre son et de faire le disque. Mais, avec tous les concerts que nous avons faits ces dernières années, je pense que nous sommes devenus un live band à part entière. Il y a toujours de nouveaux éléments que nous allons intégrer et qui contribuent à faire grandir l’intérêt que nous avons pour ces chansons. C’est beaucoup plus facile pour nous maintenant d’avoir cette attitude sur scène."

Une dynamique qui contribue grandement aux textes narratifs de l’auteur, qui se bâtissent avec, comme toile de fond, des décors empruntés à des scènes historiques du XIXe siècle, où les personnages historiques fréquentent des quidams aux destins insolites. Une caractéristique prédominante sur le disque du groupe, qui puise sa force dans une écoute chronologique. "C’est comme le théâtre ou encore un film", précise le chanteur, monteur vidéo dans une autre vie. "C’est important pour nous de construire en musique l’endroit et l’atmosphère dans lesquels se déroule le texte. L’environnement doit être crédible par rapport à l’histoire. On garde toujours le déroulement et le contexte historique en tête en interprétant les chansons, au lieu de se limiter à jouer une musique d’accompagnement. C’est crédible et c’est à ce moment-là que les gens les sentent. Je pense qu’ils sont même en mesure de les voir."

Le 18 août à 21h30
Dans la cour du Séminaire de Québec
Dans le cadre de l’International de musique folk de Québec