Amos the Transparent : Chevaux aux balles de feu
Amos the Transparent se livre à une session de philosophie improvisée en prévision de la sortie de son premier album, Everything I’ve Forgotten to Forget.
Jonathan Chandler et Christopher Wilson créent ensemble depuis bientôt 10 ans. Ayant connu un succès local considérable avec Keep Yourself Good Company, un quatuor rock "radioheadien" comme la sombre fin du 20e siècle en produisait à la pelletée, ils ont mué en Amos the Transparent: un ensemble orbital comprenant d’intéressantes figures de la scène indépendante ottavienne. La transformation pourra surprendre les fans de la première heure, mais saura aussi réjouir leurs parents. Chandler, qui compose paroles et musique, le remarque à même son entourage: "Mes parents détestaient KYGC mais Everything I’ve Forgotten to Forget est maintenant le favori de mon père! Ça ouvre peut-être notre marché, mais c’était inconscient."
La transformation ne s’est pas fait sans heurt; les compositions torturées de KYGC ont fait place à une accalmie mélodieuse. Le nom de ce premier effort, trouve son origine dans cette idée de souvenirs récurrents de l’époque, plus trouble, où leur simplicité était déconvenue: "Certaines de ces chansons ont quatre ou cinq ans, elles ne m’ont jamais quitté, sont restées dans ma tête et se retrouvent ici en un bouquet", explique le chanteur hirsute. Le contenu du disque et l’énigmatique nom du groupe sont donc issus de la très fertile imagination de ce dernier.
Le collectif interprète les pièces de Chandler sans participer à la composition. Cette pratique dynamique rappelle celle d’autres formations canadiennes connues (pensons à Broken Social Scene ou The New Pornographers). Il s’agit aussi d’une réorganisation politique importante: "C’est très différent de KYGC en ce sens qu’il n’y a qu’un seul auteur-compositeur. Nous jouons les chansons de Jon telles quelles. C’est beaucoup plus facile ainsi!" commente Christopher Wilson avec bonhomie. Amos the Transparent comprend donc sept membres dont: l’ex-My Dad vs Yours Kelsey McNulty, Mark Hyne, Steven Bragg, Cameron McLellan et la délicieuse Ana Miura, à connaître seule ou en groupe. Ou, comme le dirait Chandler: "Un paquet de bons amis à qui nous avons demandé de jouer d’un instrument et qui ont répondu "bien sûr"!"
Avec une participation d’Amy Millan du groupe Stars et d’excellentes relations avec les scènes torontoise et montréalaise, Amos risque de gagner en visibilité au cours des prochains mois. Cette proximité avec les deux marchés réjouit les deux complices qui rêvent de mettre Ottawa sur la map de l’indie rock canadien. "Si j’avais le choix d’aller où je veux, je resterais ici. Il n’y a rien d’énorme qui vient d’Ottawa pour le moment, mais si ça arrive, j’aimerais qu’on y participe", songe Chandler.
Finalement, que devrait-on savoir d’Amos the Transparent? "Il faut écouter l’album au complet, ne pas s’arrêter à une ou deux chansons car elles sont toutes très différentes", annonce le chanteur en guise de mise en garde. Et comment devrait s’intituler l’article? Jonathan cherche, interroge ses songes, hésite, puis Chris répond: "Balls, horses and fire!" Soit.
Le 16 août à 20h
Au Parc Britannia – Festival folk d’Ottawa
Voir calendrier Folk
Le 30 août à 20h – Lancement de l’album
Au Zaphod Beeblebrox