Bedouin Soundclash : Punky reggae party
Musique

Bedouin Soundclash : Punky reggae party

Bedouin Soundclash entend bien remettre le reggae à l’honneur avec son nouvel album Street Gospels.

Bedouin Soundclash, c’est avant tout un plaidoyer pour une musique positive remplie d’énergie, certes, mais surtout un amour de la musique tout court. "La musique reggae est morte de sa belle mort, il y a quelques années de cela. Les grandes icônes sont tombées, les autres artistes n’ont pas tellement réussi à renouveler le genre. Notre seul plan, ce n’est pas de réinventer le genre musical, mais peut-être de le faire grandir et de lui redonner ses lettres de noblesse", nous dit Jay Malinowski en entrevue téléphonique depuis Toronto.

Le chanteur et guitariste de Bedouin Soundclash soutient avoir, d’une certaine manière, réintronisé le reggae en Ontario à l’aide de cadences musicales et d’envolées qui ont fait depuis le tour du monde grâce aux tournées que le trio a très vite entamées. Un mélange de pop et de reggae aux relents gospels et folk, ça séduit certes en dehors des frontières canadiennes.

Lui-même un artiste visuel consacré, Malinowski conjugue peinture et musique comme autant de performances et d’invitations à célébrer l’esthétique reggae. Sur sa guitare, il aurait peint les figures légendaires du reggae qui l’ont depuis toujours influencé.

Le premier album du groupe, Root Fire (2001), a été enregistré sur le campus de Queen’s University à Kingston en Ontario, alors que le trio gagnait encore ses croûtes dans les bars de la région. Puis est venu Sounding a Mosaic (2004), sorti sur Dine Alone Records, leur propre étiquette de disques, et réalisé par Daryl Jennifer, du légendaire groupe punk-reggae Bad Brains. "Bedouin Soundclash a toujours été proche de la scène punk, de la scène reggae et d’autres musiques festives, confie Jay Malinowski. C’est un peu la culture du do-it-yourself lorsque les infrastructures ne sont pas là, ni les supports médiatiques, etc. Donc c’est sûr qu’on se sent proches des autres musiciens sur ce plan."

Sounding a Mosaic a connu un certain succès et on a pu entendre plusieurs pièces à diverses occasions, à la radio comme dans des publicités de Zellers ou dans un épisode de la célèbre série américaine Grey’s Anatomy. Tout indique donc que le troisième effort du trio devrait propulser Bedouin Soundclash encore plus loin.

Après une longue tournée estivale dans les festivals américains comme européens, la bande est justement sur le point de lancer Street Gospels, toujours sous la houlette de Daryl Jennifer, un album attendu pour ce groupe canadien à qui tout sourit… et qui ne manque pas de chance. Début avril, les musiciens avaient créé l’émoi dans la communauté lorsque le taxi qui les conduisait à leur hôtel d’Hollywood a heurté une voiture à plus de 80 km/h. Ils s’en sont malgré tout bien tirés, prêts pour donner vie à l’album sur lequel ils travaillaient depuis un an et demi.

Le groupe garde le cap avec une musique qu’il qualifie d’"honnête" et d’"intègre". Complètement sentie, complètement festive.

Bedouin Soundclash
Street Gospels
Dine Alone Records

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