Clément Jacques : Think en grand
Clément Jacques voit loin et se ramène les pieds sur terre pour avancer. Discussion en français sur un rêve en anglais.
Clément Jacques attendait le printemps avec impatience. En écoutant le premier maxi Smile for a While de l’auteur-compositeur-interprète, on devine qu’il est plus à son aise lorsque le soleil pointe dans le ciel ou encore lors de nuits (blanches) chaudes au bord d’un lac. On n’a qu’à écouter The Shore pour s’imaginer le décor idyllique de la côte ouest. "C’est l’une des toutes dernières que j’ai écrites lorsqu’on enregistrait le disque", me dit Clément Jacques avec son naturel bien placé. "Spontanément, j’ai décidé de la mettre sur le EP. C’est vraiment le lac Saint-Jean que j’avais en tête; le bord de la grève avec cette ambiance de fête dans la tête." Une pièce où le ukulélé donne le ton, inspirée du lac, chantée en… anglais.
C’est après une participation à 5X5 en 2006, un concept formateur, parrainé et instauré par le Théâtre Petit Champlain, que Clément Jacques pose les premières balises de sa carrière. Une rencontre avec Jean-Benoît Dumais, directeur artistique de l’établissement, se concrétise en association d’affaires. "Je suis le petit jeune qui se pointe et veut faire carrière, se rappelle-t-il. Jean-Benoît m’a écouté, on a pris notre temps et nous avons pris la peine d’en parler pendant six mois et demi environ. Pour apprendre à se connaître et voir si on allait dans la même direction. Une relation de confiance s’est établie et nous avons confirmé notre association." La tête froide, malgré son tempérament excessif, Clément Jacques est en face d’un portrait bien défini et se sent complètement engagé dans les multiples facettes de son métier.
Un apprentissage musical aussi. Le son du groupe se raffine avec le temps en compagnie de Guillaume Tondreau à la basse et de Maxime Bellavance à la batterie. "Nous revenons à une formule très simple sur les lignes musicales. Chacun est à sa place et on se concentre sur un groove jazzy le plus possible." L’auteur, lui, se sent à son aise en anglais et ne fait pas de cas sur cette caractéristique. Il est friand de jazz et y trouve son inspiration même dans l’écriture. "J’aime beaucoup Kurt Elling, cite-t-il en exemple. En plus d’être un excellent chanteur, c’est un grand penseur. C’est de lui que m’est venue l’idée de tenir un cahier d’écriture. Tu choisis un thème jazz, un solo et, tout en respectant la forme, tu composes un texte en improvisant. Je tiens ce cahier à jour depuis."
Et, avis aux détracteurs qui voudraient jouer le jeu des comparaisons: "J’ai vu Patrick Watson dernièrement. Plusieurs personnes le comparaient tout de suite à Coldplay. Pourtant, ça n’a absolument rien à voir! J’aurais le goût de leur dire d’écouter un peu plus loin, de saisir les subtilités du drum et des nuances qui se dégagent de l’ensemble."
Le 23 août à 21 h 30
Au Téléphone rouge