Jonathan Painchaud : Retour à la terre
L’ex-Okoumé Jonathan Painchaud effectue un retour à la terre avec son deuxième album solo. Ses chansons se rapprochent du folk-rock et y gagnent en simplicité.
Dans la musique country, il y a souvent une belle dose de naïveté. Lorsqu’on la sent sincère, elle peut être émouvante. On entend un peu de country chez Jonathan Painchaud. Ainsi, si on veut comprendre son état d’esprit, il suffit d’écouter quelques lignes de sa nouvelle chanson Pousse, pousse: "Je suis un chanteur populaire/qui au dire de plusieurs/a vraiment tout pour plaire/derrière ma façade de stoïque bellâtre/Je suis aussi solide qu’une statue de plâtre (…)/Je fais ce que je peux pour ne pas être amer/Lorsqu’il me faut passer par-dessus mes principes/Pour qu’on joue mes chansons ou mes vidéoclips". Ça a le mérite d’être honnête. On regarde autrement les photos de Painchaud sur lesquelles il fait un Alec Baldwin de lui-même, le bellâtre…
Qu’on se lève, s’intitule le nouveau disque. Un morceau engagé, pas du meilleur goût, mais efficace. Au milieu de chansons plus pop, qui pourront se rendre sur les ondes des radios commerciales, le chanteur a quand même tenu à glisser quelques bonnes ballades qui sentent la terre, qui ne craignent pas de se montrer à poil. Des sentiments sans crémage FM, comme Au bout des doigts, Pour mon grand frère et surtout Belle Ballerine, un morceau un peu à l’écart des autres et qui clôt en beauté le CD: "J’ai perdu mon père il y a cinq ans, c’était un maniaque de voile. Et pis j’ai perdu ma mère cette année, elle a eu une école de danse. La belle ballerine et le capitaine, c’est mon au revoir à mes parents. Je sais qu’il y a une sorte de décalage entre cette chanson et les autres, mais elle n’était pas négociable."
Pour ce deuxième disque solo, Jonathan Painchaud a fait un peu de ménage autour de lui: fini le piano omniprésent d’Antoine Gratton, histoire de redonner de l’espace aux guitares. Mais il garde néanmoins son frère Éloi à la réalisation: "Mon collaborateur de toujours. À deux, on a joué de 90 pour cent des instruments. Jorane est venue faire des voix sur une chanson. Ce disque, c’est plus rough, dans le sens plus rock, plus proche de mes racines, avec une coche revendicatrice, c’est un peu plus baveux."
Mais entre la revendication, l’amour des guitares, de son frère, de ses parents et de ses "vieux chums", comme il les appelle dans une chanson sympathique (à l’image du reste de l’album), Painchaud demeure, on l’a vu, un chanteur populaire. Qui doit vendre s’il veut le rester. Alors, au feu la modestie de ses nouveaux morceaux, le lancement de la galette sera démesuré. En 48 heures, l’artiste se produira dans pas moins de 10 villes au Québec (de Trois-Rivières à Drummondville), offrant 10 représentations d’environ 20 minutes chacune à 10 publics différents: "On est aux cinq minutes près. Si jamais je me penche pour lacer mes souliers, on est en retard." On lui conseille donc de porter des bottes de caoutchouc.
Jonathan Painchaud
Qu’on se lève
Sphère musique
À écouter si vous aimez
Okoumé
Le vieux Zachary Richard
Kevin Parent