Rodolphe Raffalli : Jazzer Brassens
Musique

Rodolphe Raffalli : Jazzer Brassens

Le guitariste de jazz manouche Rodolphe Raffalli et son quartet nous font découvrir l’influence très forte du jazz dans les chansons de Georges Brassens. Un hommage bien senti.

Rodolphe Raffalli explique ce qui l’a motivé à consacrer deux disques à l’oeuvre du célèbre auteur-compositeur-interprète. C’est lui qui l’a amené au jazz: "Ce travail repose sur des souvenirs d’enfance. J’ai démarré la guitare avec Brassens. En faisant l’école buissonnière, en camping dans la nature, dans des soirées à la campagne. Nous chantions La Chasse aux papillons, Supplique pour être enterré à la plage de Sète".

Le guitariste, né en 1959, s’initie ainsi à la guitare de manière autodidacte dès l’âge de huit ans. Il s’intéressera à plusieurs styles. En 1977, il rencontre le guitariste argentin Martin Torres et des musiciens importants de la musique manouche: Maurice Ferret et Ninine Garcia. En 1981, il explore les standards des grands compositeurs américains: George Gershwin, Cole Porter, Fats Waller, puis se met à l’étude de la musique classique: Bach, Scarlatti, Haendel. Il fera preuve de beaucoup d’éclectisme: le swing manouche fortement influencé par Django Reinhardt, la musique classique et la musique de l’Amérique du Sud. "Mon école fut celle de la rue, à Montmartre, à Sacré-Coeur. Ce sont de vieux gitans qui m’ont appris les premiers rudiments de la guitare. Je jouais dans de petits bistrots six heures de suite sans pause. Les patrons ne voulaient pas qu’on improvise. Juste jouer la mélodie, pour en faire ressortir toute l’expressivité. Des guitaristes comme Romane, Biréli Lagrène, Dorado Schmitt m’ont fait découvrir le plaisir de l’improvisation. Puis, je me suis beaucoup intéressé aux musiques des pays sud-américains, l’Argentine et le Brésil (Villa-Lobos et Antonio Carlos Jobim), mais aussi le Paraguay, le Pérou. J’écris aussi des compositions pour guitare classique comme peuvent le faire Raphaël Faÿs, Boulou et Elios Ferré."

En 2001, Rodolphe Raffalli enregistre, en compagnie de Philippe "Doudou" Cuillerier (guitare), Max Robin (guitare) et Antonio Licusati (contrebasse), un disque intitulé À Georges Brassens, vol 1., pour le label Frémeaux & Associés, une maison se consacrant à l’édition du patrimoine musical, soucieuse de maintenir vivante la mémoire collective. En 2006, à l’occasion du 25e anniversaire de la mort du chanteur, paraît À Georges Brassens, vol 2. Raffalli nous parle de l’intérêt de Brassens pour le jazz, du répertoire qui invite à l’arrangement et de la façon de travailler du quartet: "Brassens était fanatique de la musique de Django. Il l’écoutait en boucle. L’Histoire du faussaire est l’exemple le plus flagrant de sa connaissance des grands standards de la musique américaine. Le répertoire, c’est moi qui l’amène, mais les arrangements sont le fruit d’une recherche collective. Vous savez, le jazz manouche est souvent, malheureusement, synonyme de virtuosité, de guitar hero. Entre nous, il n’y a pas de compétition. L’essentiel, c’est le lyrisme, le romantisme. On met la guitare manouche à l’avant-plan pour retrouver l’intimité du feu de bois." En concert à Montmagny et à Québec, le merveilleux accordéoniste Ludovic Beier sera l’invité du quartet: "Cela donnera une couleur qui rappelle les bistrots."

Le 30 août
Au Palais Montcalm
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