Marie-Luce Béland : À l’endroit
La Trifluvienne Marie-Luce Béland lance À l’envers, un premier album réalisé en collaboration avec Steve Veilleux de Kaïn.
La pétillante Marie-Luce Béland avait fait sa marque dans le spectacle Kassa en 2004. Elle y incarnait le personnage du même nom. Comme la production trifluvienne n’avait pas obtenu le succès escompté, le projet avait été abandonné un peu plus vite que prévu. Après une courte remise en question, la jeune femme avait alors décidé de mettre sa carrière de chanteuse en veilleuse pour entreprendre un DEC en danse au Cégep de Drummondville. Mais son rêve l’a rattrapée: sa route a inopinément croisé celle de Steve Veilleux, le chanteur de Kaïn.
"Notre super rencontre a l’air d’un conte de fées! C’est arrivé comme tout le monde voudrait que ça arrive. C’est un peu quétaine à la limite… Ma colocataire m’avait demandé si j’avais envie d’aller à une soirée qu’elle organisait pour jammer avec ses amis, qui étaient les membres de… Kaïn! Mais ça, elle ne me l’avait pas précisé au départ. Alors on s’est mis à jammer et ça a adonné que Steve a aimé ma voix. À partir de là, tout est venu à moi", dit-elle doucement. Le reste de l’histoire est écrit à l’eau de rose. Le leader de Kaïn l’a prise sous son aile. Il lui a écrit une dizaine de chansons, l’a présentée à son producteur et à sa maison de disques, et l’a invitée à prendre part à la tournée Nulle part ailleurs – chaque fois, elle interprétait les titres Je ne t’appartiens pas et Folle. Ainsi, près d’un an plus tard, elle profite d’une belle expérience de scène devant des salles bondées et lance une première galette, À l’envers, réalisée par Guy Tourville (France D’Amour, Véronic DiCaire, Marie-Chantal Toupin).
À L’ENVERS
Sur À l’envers, Marie-Luce Béland dévoile sa magnifique voix rugueuse gorgée de soleil. Une voix qui s’adapte à différents genres (au folk, à la pop, au country, au rock, aux ballades…), mais aussi à plusieurs sujets. "C’est étrange, mais j’ai l’impression que Steve, pendant l’écriture, s’est mis dans la peau d’une femme. Ça a été facile de m’approprier les chansons pour ça. Ça parle beaucoup de liberté, comme sur le premier extrait Je ne t’appartiens pas. Ça souligne le fait que je réalise mes premiers pas dans le show-business. Ça parle de tout et de rien, des sujets de tous les jours: de peines d’amour, de victoires personnelles, des changements dans la société" clame-t-elle. Si Steve Veilleux a signé 10 des 11 titres, la Trifluvienne a aussi mis son grain de sel. Les paroles et la musique de Regarde-moi sont d’elle. "Cette chanson est dédiée à mon père. Ça traite de l’adoption en général, de l’amour qu’on porte à un parent. Je lui ai écrit à l’occasion de la fête des Pères. À ce moment-là, je n’étais pas très en moyens pour lui faire un cadeau. Alors je m’étais dit qu’une chanson, c’était joli, personnel et intemporel. J’y ai mis mon coeur. Et toutes les paroles sont véridiques. Il y a plusieurs personnes qui vont pouvoir se reconnaître là-dedans, dans l’amour fille-père." Marie-Luce Béland ne cache pas qu’elle aime bien composer. Alors pourquoi trouve-t-on une seule de ses pièces sur l’album? "C’est que je voulais travailler davantage mon côté interprète, m’approprier les chansons de Steve, qui a beaucoup de talent. Et ça ne sonne pas comme du Kaïn féminin en solo. Il m’a vraiment prêté sa plume pour un album et ça a donné une super mixture."
UNE LIGNE DROITE
"C’est étrange, mais on dirait que tout ça était fait pour arriver. Tout s’emboîte comme un petit puzzle", commente-t-elle. On n’a pas de mal à le croire… N’empêche qu’elle a sans doute travaillé fort pour en arriver là? "J’aimerais ça te répondre que oui. Seigneur, non. J’ai l’humilité de te l’avouer: tout est venu à moi", confesse-t-elle avec gêne. "Quand je t’exprime que c’est un conte de fées, ce n’est pas à peu près! J’ai toujours chanté pour le plaisir. J’en n’ai jamais fait une maladie en me disant qu’il fallait que je réussisse. C’est à l’intérieur de moi. Pour moi, c’est comme une grande récréation. Je n’ai pas l’impression que ça a changé depuis que je suis toute petite; au lieu d’être un miroir et des poupées, ça va être un public. Le désir a toujours été là, de me produire, de me faire voir, de chanter, de communiquer avec les gens d’une manière directe. Que ça arrive, j’ai de la misère à en revenir", souligne celle qui admet se pincer souvent.
Marie-Luce Béland
À l’envers
(Les Disques Passeport)