Interpol : Y'a plus de saisons
Musique

Interpol : Y’a plus de saisons

Interpol vient nous présenter les chansons de son sépulcral troisième disque, Our Love to Admire, lancé au début de l’été.

Lancé à contre-saison, le troisième album d’Interpol a-t-il bénéficié de la réception qu’il méritait? En fait de musique d’été, on n’est pas exactement dans la même gamme que les Beach Boys. Du coup, on se demande si Our Love to Admire, disque lourd et exigeant, n’aurait pas mérité meilleur placement. Joint à domicile, dans le patelin de Jersey City, le batteur Sam Fogarino concède que les critiques, jusqu’à maintenant, ont été extrêmement partagées: "Our Love to Admire a reçu d’excellents commentaires, mais a également suscité les réactions les plus sévères que nous ayons connues à ce jour." On ne saura jamais si une parution automnale aurait coloré l’accueil autrement.

Enfin, quoi qu’il en soit, Interpol assure avec fierté la paternité de son nouveau-né. Paru au début de la belle saison, Our Love to Admire constitue sans conteste l’une des sorties phares de l’année 2007.

Prônant le changement dans la continuité, le quartette new-yorkais s’est employé à consolider son oeuvre à partir des ressources précédemment utilisées. On reconnaît les guitares acérées, les rythmiques martiales et les refrains solennels attendus. Ce qui frappe, au fait, c’est la production d’ensemble, extrêmement aérée. "Ça nous change des disques ultra-compressés et sans relief qui sont devenus la norme, répond Sam Fogarino. À ce chapitre, une bonne partie du crédit revient à Rich Costey, qui a coproduit et mixé l’album."

Pour le prochain disque, le musicien rêve d’une approche old school. Il a déjà une idée derrière la tête: "J’ai adoré ce que les White Stripes ont fait sur Seven Nation Army, enregistré au studio Toe Rag, à Londres, de façon essentiellement analogique. J’adorerais explorer cette avenue avec Interpol. Laisser de côté les Pro-Tools (rires)…"

L’idée, séduisante, pourrait faire son chemin. "Je crois qu’on serait prêt à explorer n’importe quelle avenue, affirme Sam Fogarino, et j’espère que le prochain album suivra une trajectoire tout à fait différente." Chose certaine, les activités personnelles des quatre garçons d’Interpol influeront sur la direction à suivre. "Nous avons tous les quatre travaillé à nos propres chansons, et qui sait où cela nous mènera. Pour ma part, j’ai planché sur un EP avec Adam Franklin, ex-Swervedriver, sous la bannière The Setting Suns. Ce projet m’a permis d’exploiter une énergie nouvelle dont je ferai bénéficier Interpol par la bande. Enfin, tout cela pour dire que je n’exclus pas un sérieux virage à gauche."

Dans cette optique, on se demande si Interpol, qui puise quelque inspiration en musique classique, ne pourrait pas envisager un traitement symphonique? Sam Fogarino éclate de rire. "Qui sait? Pourtant, la façon dont nos orchestrations naissent n’a sans doute rien à voir avec la façon de procéder du Boston Pops. Ça commence avec un ordinateur dans le local de répétition. En fait, cet appareil, un Apple G5, peut être considéré comme le cinquième membre du groupe…"

Le 9 septembre dans le cadre du festival Osheaga
Au parc Jean-Drapeau
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www.osheaga.com

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