Stéphane Baillargeon : Touche-à-tout
Musique

Stéphane Baillargeon : Touche-à-tout

Stéphane Baillargeon revient sur les planches avec un spectacle entremêlant chansons, contes et un brin d’improvisation. Un spectacle à son image, quoi!

Stéphane Baillargeon tient ses résolutions. Lorsque l’an 2007 a sonné, l’auteur-compositeur-interprète s’est dit que cette année, il monterait le spectacle dont il rêve depuis longtemps. Ce sera chose faite le 12 septembre, alors qu’il présentera en primeur La Machination au Théâtre Granada.

Baillargeon décrit ce spectacle comme une fresque tout en humour, bâtie autour de deux ou trois sujets qui lui tiennent à coeur. Interviewé dans la lumineuse maison qu’il a bâtie de ses mains, le jeune homme reste toutefois vague sur lesdits sujets. La conversation tourne autour de l’économie, du capitalisme, de la surconsommation, de la course folle qui mène la vie de plusieurs… "Je veux faire sourire sur le non-sens de certaines de nos façons de faire", explique-t-il en s’excusant au passage du joyeux bordel qui règne dans sa maison. Et il nous le précise: ce n’est jamais mélo ou moralisateur, mais plutôt très drôle.

Son passage à Radio Énergie, où il improvisait des chansons comiques sur l’actualité de la semaine, lui a d’ailleurs fait mesurer l’efficacité de l’humour. "C’est une belle façon de faire passer des messages, dit-il. Je ne fais pas un spectacle d’humour, je laisse beaucoup de place à ça."

Baillargeon se glisse en fait dans la peau d’un personnage qui y va de ses observations tout en offrant une dizaine de chansons. "Pour une fois, je pense être parvenu à faire un tableau de mes idées, agencées de manière intelligente, avoue-t-il. Mon objectif est de voler une heure ou une heure et demie aux gens pour qu’ils repartent en ayant le goût de vivre le moment présent."

Cet hybride de contes et de chansons, Baillargeon en a eu l’idée en voyant Comme une odeur de muscles de Fred Pellerin. "Il y avait 1200 personnes au Granada qui ont vraiment tripé à voir un gars qui parle", se rappelle-t-il, une étincelle dans ses jolis yeux clairs. "Je me suis rendu compte qu’il y avait encore de la place pour des spectacles à contenu, pour de l’art engagé."

ALBUM

Accompagné par deux musiciens de la région, Simon Bergeron à la batterie et François Morin aux claviers, Stéphane Baillargeon chantera surtout des nouvelles chansons et une seule de son album Les Yeux roux-vert, paru en 2002. Il n’y a d’ailleurs pas de projet d’album dans l’air pour le moment. "L’industrie du disque est en chute libre, observe le chanteur. Un album pour un album, ça ne me tente pas de mettre de l’énergie là-dedans. Ce que j’aime faire, c’est des spectacles."

De toute façon, à 30 ans bien sonnés, Baillargeon ne rêve plus de devenir une vedette de la chanson. Son objectif se résume désormais à aller le plus loin possible avec les talents qui lui ont été donnés. Et force est d’admettre qu’ils sont multiples. Depuis deux ans, il a pris la relève de Joël Legendre pour la mise en scène du spectacle au profit de la Fondation du CHUS. Cette année, la troupe monte une parodie de Casse-Noisette, Craque-pinotte et le Roi des gras, qu’il a lui-même écrite. Cette expérience rappelle celle de Juliette à Don Juan, un show qu’il a écrit et mis en scène, à la demande de Project’Art, et qui part très bientôt en tournée québécoise. Ses services ont également été sollicités pour l’encadrement artistique des participants à Art-Circuit et la direction artistique du gala des prix Reconnaissance du mérite immigrant (REMI), qu’il coanimera avec Romuald Lessard. Les Caisses Desjardins ont aussi engagé cet ancien joueur-étoile de la ligue d’improvisation L’Abordage à titre de porte-parole jeunesse.

PARCOURS

Autodidacte, Stéphane Baillargeon trace son chemin à sa façon, en apprenant beaucoup par lui-même. "Les premières tounes que j’ai apprises, ce sont celles que j’ai composées", mentionne-t-il en se remémorant ses premiers balbutiements musicaux avec des copains du secondaire.

Au collégial, il choisit l’option théâtre à Saint-Hyacinthe. Mais devant la pression toujours plus grande, lui demandant presque d’abandonner copine et emploi à Sherbrooke, il décide de mettre le théâtre de côté. "J’aime mieux être auteur-compositeur-interprète que comédien", dira-t-il en cours d’entrevue.

C’est lors d’un concours de musique au Carrefour de l’Estrie qu’il rencontre Christian Morrissette, qui deviendra son gérant et avec qui il poursuit sa route professionnelle depuis. Ce dernier a d’ailleurs travaillé fort pour le convaincre d’embarquer dans le projet Juliette à Don Juan. "Au début, ça ne me tentait pas. Des comédies musicales, je trouvais ça quétaine", lance-t-il. Finalement, l’expérience s’avère des meilleures. En plus de développer un immense respect pour les artistes qui font de la comédie musicale, il se rend compte à quel point il apprécie jouer les metteurs en scène. "Je voyais pas le temps passer tellement j’étais absorbé par ce travail."

Mais pour l’heure, c’est La Machination qui occupe une bonne partie de son temps. L’objectif avec ce nouveau spectacle serait de le présenter dans des petites salles, des petits cafés où il passerait simplement le chapeau en fin de prestation. "Toute ma vie, j’ai toujours fait un show une fois, dit-il. Ça fait des années que je voulais monter un spectacle comme celui-là."

Le 12 septembre à 20h
Au Théâtre Granada
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