The Editors : La fin justifie les moyens
Musique

The Editors : La fin justifie les moyens

Les Editors dévoilent la genèse de leur excellent deuxième disque, An End Has a Start.

Avec An End Has a Start, deuxième disque ample et incandescent, les Editors propulsent leur rock néo-noir en orbite. Le jeune quatuor originaire de Birmingham tient donc les promesses faites sur The Back Room, coup d’envoi remarqué, qui revendiquait timidement l’héritage des Joy Division, Echo & The Bunnymen et autres Chameleons. Cette fois, pas de doute, ce patrimoine musical est entièrement assumé, transcendé et assimilé de manière à nourrir une identité propre. On reconnaît la patte du groupe, posée sur l’album précédent. Seulement, les chansons ont pris du coffre, de la profondeur de champ.

Tom Smith, Editor en chef, confie que An End Has a Start est né de la hantise de se répéter. "L’idée même nous tétanisait. Nous voulions aller ailleurs, donc, mais sans pour autant repartir à zéro. Pour le premier disque, en fait, nous avions enregistré une dizaine de nos meilleures chansons en les jouant comme s’il s’était agi d’une répétition. En revanche, les nouvelles chansons étaient plus jeunes, moins rodées. Nous avons pu les aborder différemment, par exemple, en ajoutant des choeurs ou en greffant un synthé ici et là. Mais au final, le but, c’était de trouver un son plus texturé, plus riche."

Pour l’aider à donner naissance à ses nouvelles chansons, le groupe a fait appel au producteur Jacknife Lee, le roi Midas de la nouvelle scène rock. Le bonhomme a transformé en disques d’or les galettes de Bloc Party, Kasabian et Green Day, et travaillera bientôt avec… Bob Dylan. Tom Smith explique que l’influence de Lee a été très profitable. "Il nous a confortés dans l’idée de ne pas s’imposer de limites. C’était très stimulant comme suggestion et, du coup, ça nous a donné l’élan nécessaire pour pleinement réaliser nos ambitions", confie le musicien.

L’ÉBÈNE ET L’IVOIRE

La palette sonore du groupe s’est sensiblement bonifiée sur An End Has a Start. Les guitares sont toujours dominantes, mais souvent une partition de piano vient appuyer, voire porter, la mélodie. Les Editors seraient-ils tentés d’aller piocher dans les plates-bandes de Coldplay et de Keane? "C’est tout simplement qu’au moment de la gestation des chansons, je m’étais isolé dans une pièce où se trouvait un piano. Ce qui n’était pas le cas lors de la conception des pièces qui ont donné The Back Room. Ainsi, plusieurs morceaux sont nés grâce à cet instrument. Bon, il n’a jamais été question de faire un disque de "piano-rock", mais l’instrument ajoute de la texture à notre son."

On sera curieux de vérifier comment cette musique intense, qu’on dirait faite pour les nuits d’insomnie, résonne en plein jour dans le cadre d’une grande kermesse bigarrée. "Nous avons joué au V Festival récemment et ça s’est bien passé, dit Tom Smith. Le défi vient surtout du fait que nous avons à séduire un public qui n’est pas là que pour nos beaux yeux. Convertir les non-croyants, voilà l’objectif. Mais c’est vrai que c’est un peu curieux de se produire à l’extérieur, sous le soleil." De quoi souhaiter quelques gros nuages noirs…

Le 8 septembre dans le cadre du festival Osheaga
Au parc Jean-Drapeau
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www.osheaga.com

À écouter si vous aimez :
Interpol
Joy Division
Chameleons UK