Bebel Gilberto : Momentum
Bebel Gilberto est finalement de retour à Montréal avec son nouveau disque Momento. L’époque des shows ennuyeux par cette fille qui pète le feu semble bien révolue.
Changement de salle bénéfique… Pour Bebel Gilberto, le National va être beaucoup mieux que le Spectrum ou le Métropolis. Plus intime. En plus, il y a ces nouveaux musiciens qui l’accompagnent depuis un bout de temps déjà. Celle qu’on accusait – à tort ou à raison – de faire des disques superbes et des spectacles soporifiques n’aura jamais été si bien entourée. D’ailleurs, son petit dernier, réalisé par Guy Sigworth (Björk, Madonna), est pas mal bien tourné, en équilibre entre le standard et le futur. On dirait qu’il boucle bien la boucle et complète une jolie trilogie avec un retour partiel aux ambiances électro-feutrées.
"Je n’avais pas vraiment prémédité la chose, explique Bebel au bout de son cellulaire, en pleine cohue à l’aéroport JFK. J’ai plutôt fait la musique que je voulais, comme je la sentais au moment où ça se passait. Heureusement, tout s’imbrique."
La fille de Joao Gilberto avait pas mal dépoussiéré la bossa nova de papa, mais elle s’est carrément retrouvée sur les planchers de danse des clubs branchés. Au propre comme au figuré d’ailleurs… Car contrairement à l’image sobre et même stricte du patriarche, Bebel adore le fun, l’ambiance et les amis excentriques, comme les Brazilian Girls qui sont ses compagnons de party et qui officient aussi sur son disque.
"C’est comme tous les remixes qui sont sortis un peu partout après Tanto Tiempo, poursuit-elle, lucide. Je ne les avais pas commandés! Ils sont venus spontanément. Et tant mieux si mes chansons ont inspiré les DJ aux quatre coins de la planète! C’est sûr qu’il faut en prendre et en laisser mais, en gros, je considère que c’est un feedback très positif. Ça m’a rendu un fier service que tant de gens s’intéressent à ma démarche un peu partout dans le monde. C’est même grâce à toutes ces nouvelles versions que je me suis retrouvée tellement en demande."
Se prêtant au jeu, Bebel se retrouve sur le disque de Forro In The Dark, un gang d’irréductibles du nord-est brésilien qui s’obstine à faire une musique à la fois rustique et moderne. Il assurent donc son lever de rideau dans cette interminable tournée qui s’étire depuis janvier et qui a failli être interrompue définitivement par un stupide accident. Moins cool de faire une chute aux petites heures et de se retrouver avec le tibia en plusieurs morceaux… "Chéri, je ne te cacherai pas que je suis vraiment fière de moi! C’est sûr qu’il me reste à faire de la physiothérapie pendant une bonne année encore, mais l’accident est arrivé au printemps, et les médecins ne me voyaient pas sur pied avant le milieu de l’été. Il a fallu une sacrée volonté pour remonter sur scène avec un mois d’avance sur les pronostics."
Enfant d’artistes sud-américains, née aux États-Unis par accident, Bebel travaille plus fort aujourd’hui qu’elle n’aurait jamais cru et elle en est plutôt flattée. Mais même si elle se promène dans le monde et reste domiciliée dans son New York natal et branché, elle clame à qui veut l’entendre: "Je reste toujours une petite Brésilienne avant tout."
Le 15 septembre, 20 h
Au National
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