Le Husky : Noir et blanc
Le Husky sort de sa tanière après plusieurs mois passés en studio. Chansons modernes pour cyniques et romantiques sera disponible sous peu – en octobre – et Yannick Duguay se concentre sur les prochains spectacles qui meubleront cette attente. Entretien avec la bête.
Après le succès de Mourir comme un chien sur les ondes des radios communautaires de Montréal, tout le monde s’est empressé de connaître ce Husky si déroutant. L’engouement s’est propagé pour cette pop mélancolique accrocheuse avec ses claviers ludiques éparpillés au hasard des cinq pièces se retrouvant sur cette première maquette. Un produit maison qui a fait office de EP par la force des choses, avec une voix trafiquée par les moyens du bord, créant ainsi une palette sonore originale et intrigante. Le temps de trouver des musiciens, et quelques spectacles plus tard, Yannick Duguay vient de lâcher prise pour laisser à d’autres le soin de mettre ses chansons en marché. Une étape dont il a encore de la difficulté à se détacher. "Je contrôle tout depuis très longtemps, explique-t-il. J’essaie de m’habituer à cette nouvelle réalité, mais je ne peux pas m’empêcher de mettre mon nez dans toutes les étapes."
Les étapes, il les a vécues les unes après les autres, tentant de mettre de côté l’impatience qui commençait à le gruger après l’ignorance des compagnies de disques à son égard. Après moult tentatives, il a trouvé chenil dans la Grosse Boîte (Tricot Machine), un dénouement heureux qu’il essaie de nous résumer. "Avant, j’avais un contact avec Audiogram. On flirtait ensemble! D’ailleurs, aujourd’hui, je les remercie de ne pas m’avoir signé, et je remercie tout les autres aussi de m’avoir ignoré. Le jour même où j’ai su la mauvaise nouvelle pour Audiogram, qui venait de me rejeter, Eli (Bisonnette) m’a donné un lift pour le Festival de musique émergente, où j’allais faire deux shows. Il n’avait jamais entendu le démo; il a aimé les spectacles. Nous avons pris une longue marche, il m’a expliqué son idée de fonder une étiquette de disques francophone. Je n’étais pas sûr au début, je pensais aux artistes qui se retrouvent sur Dare to Care (la maison de disques mère), beaucoup plus punk, et je ne voyais pas d’affinités avec ce que je faisais. J’étais plus Michel Rivard (signé sur Audiogram) que The Clash", ironise-t-il.
Yannick Duguay a eu carte blanche pour faire suite à ses idées élaborées il y a plus de deux ans et a mis en oeuvre son optique de la pop. La recherche mélodique constitue le coeur de ses compositions et les propos discordent dans ce cadre agréable où son discours déchirant et sa mélancolie frisent parfois le constat dépressif. Noir, le Husky? "Ceux qui me connaissent s’en rendent compte et constatent mon tempérament de clown triste, précise-t-il. Quand j’étais en arts visuels, j’avais fait une illustration de mon visage, une forme de montage. J’avais un visage triste avec 25 nez de clown collés dessus pour exprimer le côté joyeux. En envisageant la musique, je me suis dit que c’était la forme idéale pour mettre de côté toute censure. Tant qu’à me jeter là-dedans, autant le faire bien. Je voulais une musique accrocheuse et des thèmes honnêtes. Tout le monde vit ce genre de sentiments dans la vie. Ce sont des émotions qui se retrouvent chez n’importe qui."
Le 19 septembre à 19h30
Au Grand Salon
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