L'Observatoire international de la création musicale : Parlons musique
Musique

L’Observatoire international de la création musicale : Parlons musique

L’Observatoire international de la création musicale organise deux journées d’étude pour examiner l’improvisation sous toutes ses coutures.

Si on se plaint qu’il n’y a plus beaucoup, dans nos émissions de radio, d’espace pour réfléchir sur la musique, ça ne veut pas dire que cette réflexion ne se fait pas ailleurs. À l’Observatoire international de la création musicale (OICM), logé à la Faculté de musique de l’Université de Montréal, on ne fait que ça! Et pour rendre publiques ces réflexions, on y organise régulièrement des conférences et des colloques. Les prochaines journées d’études organisées par l’OICM portent sur un sujet dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’a pas souvent été l’objet d’études universitaires: l’improvisation. Bien que le sujet ne soit pas nouveau, il n’y a que quelques années qu’on a commencé à en tenir compte dans la formation des étudiants; aujourd’hui, le saxophoniste Jean-Marc Bouchard, la clarinettiste Lori Freedman ou le guitariste René Lussier dirigent en institution des ateliers d’improvisation (à l’Université de Montréal, à l’Université McGill et au Conservatoire de Montréal, respectivement).

La musicologue Sophie Stévance s’intéresse particulièrement à la place des femmes dans la création musicale, parallèlement à d’autres préoccupations (elle prépare aussi un livre sur les rapports que Marcel Duchamp entretenait avec la musique). À l’OICM, elle mène des recherches postdoctorales sur la musique actuelle et les musiques improvisées, "avec une dimension plus large, ajoute-t-elle, qui est de constater que dans la musique improvisée d’aujourd’hui, il y a beaucoup plus de femmes que d’hommes, et il serait intéressant de savoir pourquoi." Dans le cadre des journées d’études de l’OICM, on s’intéressera particulièrement "au point de vue, au regard et à la pratique des musiciens, c’est pourquoi nous voulons donner la parole aux musiciens, tout autant qu’aux théoriciens. On a souvent reproché aux "actualistes" un certain renoncement à toute évaluation esthétique, alors l’un de mes buts, c’est de découvrir quelle est l’objectivité propre de ces musiques, quelle est leur esthétique. Quelle est vraiment la part de liberté que se donnent les interprètes et les compositeurs?" Sophie Stévance est elle-même altiste et chanteuse, et les conférenciers sont tous musiciens (les compositeurs Alain Savouret, Michael Dessen et Sylvain Pohu sont aussi pianiste, tromboniste et guitariste, Ida Toninato est, comme Jean-Marc Bouchard, saxophoniste, tandis que le philosophe Eric Lewis est trompettiste; la percussionniste Danielle Palardy Roger et le multi-instrumentiste Jean Derome seront aussi invités à donner leurs points de vue).

La présentation de Sophie Stévance, la huitième et dernière avant la table ronde regroupant tous les participants, s’intitule Pour une esthétique de la musique actuelle: l’automatisme surrationnel comme fil conducteur, et elle y fera des rapprochements entre l’improvisation musicale et l’écriture automatique développée par André Breton (qui n’était pas tellement mélomane lui-même, dit-on) et les surréalistes, au début du XXe siècle.

Deux journées bien remplies pour mieux comprendre ce qu’est la musique improvisée, grâce aux présentations des conférenciers, mais aussi grâce à des prestations musicales, et tout ça gratuitement, ça vaut le détour!

Les 20 et 21 septembre, dès 9h30
À la Salle Serge-Garant (B-484) de la Faculté de musique de l’Université de Montréal
Rés.: 514 343-6427