ProgQuébec : Je me souviens
L’étiquette ProgQuébec réédite les groupes de musique progressive du Québec des années 70. Des trouvailles en perspective!
Aquarelle, Bipsautru, Contrevent, Et Cetera, Le Match, Opus 5… Ce sont des noms de groupes québécois que vous ne connaissez probablement pas, ou que vous n’avez pas entendus depuis un sacré bout de temps. Des groupes des années 70, alors que le Québec était une pépinière de musiciens originaux qui mêlaient allégrement, pour le meilleur et pour le pire, le rock, le jazz et les musiques "sérieuses". À cette époque-là, les enregistrements paraissaient sur de grandes galettes de vinyle contenant une quarantaine de minutes de musique, et le passage au disque compact a précipité une bonne partie des témoignages de cette époque dans l’oubli.
On est inondé de rééditions de disques enregistrés par des formations américaines ou européennes des plus obscures, mais chez nous, à part quelques trésors reparus chez Mucho Gusto (L’Infonie, Péloquin/Sauvageau, etc.), personne ne s’était encore penché sérieusement sur ce dossier. Stephen Takacsy, l’un des fondateurs de Musique ProgresSon, l’organisme derrière l’étiquette ProgQuébec (www.progquebec.com), raconte: "En 2003, je fréquentais beaucoup les magasins de disques vinyle usagés, pour y trouver de quoi compléter ma collection de rock progressif. Certains disquaires ont commencé à me recommander des disques de groupes québécois, Pollen, Contraction et d’autres. Les seuls que j’avais déjà étaient Harmonium, Octobre et Morse Code… J’ai découvert comme ça une cinquantaine de nouveaux groupes, tous meilleurs les uns que les autres, au point de vouloir m’en procurer aussi à l’état neuf en magasin, et je me suis rendu compte à ce moment-là que ça n’existait pas… Pire! J’ai découvert que les seules copies "neuves" que je pouvais trouver sur Internet étaient des bootlegs importés du Japon!" Il a donc décidé, avec un groupe d’amis collectionneurs ou musiciens, de fonder un organisme dont la mission serait de sauver de l’oubli (et des pirates!) le patrimoine musical québécois de cette époque-là.
Le catalogue de ProgQuébec compte aujourd’hui 26 rééditions de 15 groupes ou artistes, parmi lesquels Contraction, Conventum, Lasting Weep, L’Engoulevent, L’Orchestre Sympathique, Pollen et Toubabou. En juillet dernier, l’étiquette faisait paraître les trois premiers disques de Morse Code dans une production impeccable, avec livrets détaillés (qui pourraient quand même souffrir un peu de révision de texte…) et primes.
Avec ProgMontréal, un site Internet d’information sur les concerts de rock progressif à Montréal, et Unicorn Digital, une étiquette qui édite des groupes bien d’aujourd’hui (Hamadryad, Kaos Moon, Karcius, etc.), Musique ProgresSon a mis sur pied le Festival des musiques progressives de Montréal (www.fmpm.net), où seront (re)lancés ce week-end les deux premiers disques de Maneige et un disque de Jérôme Langlois enregistré au FMPM l’année dernière. Parmi The Strawbs, IQ, Samla Mammas Manna, Miriodor et autres Jelly Fiche, on pourra aussi entendre le mythique Ville Émard Blues Band, premier titre au catalogue de ProgQuébec.
FMPM
Les 15 et 16 septembre
À la salle Pierre-Mercure
Pré-événement le 14 septembre, à L’Alizé
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