Black Lips : Gang de malades
Musique

Black Lips : Gang de malades

Les Black Lips sont imprévisibles, irresponsables, complètement dingues et pas nécessairement jojos. C’est pour ça qu’on les aime!

À priori, rien ne destinait les Black Lips à connaître une certaine gloire. Combo de rock garage revisité comme des centaines d’autres, ce groupe d’Atlanta a néanmoins su s’imposer surtout grâce à ses comportements douteux sur et hors scène.

Capables du meilleur comme du pire (comme se pisser dans la gueule – à vous de choisir si c’est le meilleur ou le pire), les Black Lips ne sont heureusement pas qu’une bande de clowns pour qui rock’n’roll rime avec débauche, stupre et luxure. On peut bien imiter les dinosaures du rock qui saccagent leurs chambres d’hôtels, baisent avec tout ce qui bouge et ingurgitent une quantité phénoménale de drogue et d’alcool, encore faut-il être à la hauteur. Avec leur mélange déglingué de punk garage 60’s, de psychédélisme, de country et de southern rock auquel ils ajoutent une bonne dose de dérision, d’humour à deux sous et de mauvais goût, les Black Lips échappent à l’étiquette "juste un autre band de…".

De retour, à peine six mois après leur précédent passage, c’est avec un tout nouvel album que les Black Lips se présenteront à nouveau à la Sala Rossa. Comme les quatre autres galettes du combo, Good Bad Not Evil recèle autant de perles (la très psychédélique Veni Vidi Vici) que de morceaux débiles comme O Katrina!, ode à une fille intempestive de la Nouvelle-Orléans, ou la parodie country How Do You Tell A Child That Someone Has Died – avec un certain Steve Jones à la guitare pedal-steel, mais pas celui des Sex Pistols. "On souhaitait qu’un journaliste se plante et écrive que c’est l’ancien guitariste des Sex Pistols, mais il s’agit en fait d’un type qui joue avec le Joe Tucker Band, qui est en quelque sorte le house band du Southern Comfort, un bar de truckers aux abords d’Atlanta", rigole Joe Bradley avant de poursuivre: "Par contre, je ne sais pas pourquoi certains pensent que cette chanson est sérieuse. Plusieurs croient qu’elle a un rapport avec Ben (Eberbaugh, premier guitariste de la formation décédé en 2002 lors d’un accident de la route), mais il n’en est rien. C’est plutôt une sorte d’hommage aux vieilles chansons country un peu sombres et tristes que les truckers écoutaient dans les restos pourris des routes perdues durant les années 60. Nous, on est à fond dans ces trucs country sombres des 60’s et on y ajoute des paroles encore plus sombres. Ça rend inconfortable et ça peut faire flipper, mais en même temps tu as une jolie petite musique country derrière qui vient alléger le tout, poursuit le batteur de la formation. C’est rigolo, mais pas hilarant, car le sujet, annoncer à un enfant la mort de quelqu’un, est assez lourd. En fait, il y a 5 chansons (sur 13) qui traitent d’une façon ou d’une autre de la mort sur ce disque. Tu sais, nous sommes des gens assez dark des fois."

Le 22 septembre avec The Selmanaires et Demon’s Claws
À la Sala Rossa
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À écouter si vous aimez /
Thirteen Floor Elevators, The Seeds, The Dirtys