Labess : Le temps des moissons
Musique

Labess : Le temps des moissons

Labess est l’un des fruits du renouveau de la chanson québécoise métissée. Charlebois a labouré, Dédé Fortin a semé, c’est l’heure de récolter!

Nedjim Bouizzoul est arrivé à Montréal en 2003 à l’âge de 18 ans. Armé de tout son temps et de peu de moyens, il se fait troubadour dans le métro. Il y rencontre musiciens et amis, jouit d’un bouche à oreille soutenu qui l’a mené à Belle et Bum en 2005, aux Francouvertes en 2006 et aux FrancoFolies cette année. Son groupe Labess commence à rouler sa bosse un peu partout dans la province mais rêve de faire circuler son message de par les frontières.

Le premier disque de la formation, Tout va bien, est paru en mars. Les sonorités nord-africaines y sont mariées au flamenco et aux musiques gitanes avec une énergie qui laisse anticiper une solide décharge lors des spectacles. Nedjim préfère d’ailleurs les cris de la foule au tic-tac du métronome: "J’ai eu un peu de mal à apprivoiser le studio, mais mes musiciens sont des professionnels qui vivent de la musique. Donc, pour eux, ça a été très rapide et ils m’ont beaucoup aidé, heureusement." Le groupe Labess est ainsi formé du charismatique chanteur et guitariste Nedjim Bouizzoul, du multiinstrumentiste français Pierre Emmanuel Poizat (Les Faux Monnayeurs, Fanfare Pourpour), du Bulgare Georgi Stankov (Les Gitans de Sarajevo) à la basse, du Bosniaque Anes Beglerbegovic à la batterie et du Roumain Tacfarinas Kichou aux percussions.

Le Québécois d’adoption savoure sa nouvelle appartenance, citant au passage quelques influences: "Y’a Dédé Fortin, j’ai joué avec son batteur Michel Dufour pendant un moment. Y’a Jean Leloup, Plume Latraverse, Richard Desjardins. Richard Desjardins, c’est malade mental, j’adore. Les artistes qui m’inspirent le plus sont ceux qui ont fait le pont entre le traditionnel et le moderne, l’Orient et l’Occident." C’est de cette façon qu’il faut appréhender Labess, un groupe qui tisse des liens, qui saute d’une rive à l’autre sans crier gare. On trouve chez Nedjim et ses acolytes un attrait persistant pour l’éclectisme: "Dans mes spectacles, t’as de tout. De tous les âges. C’est ce qui est beau: tu réunis toutes sortes de gens qui ne se rencontrent pas dans la vie quotidienne. Tu les vois triper ensemble. Je pense que c’est ma cause de rassembler du monde comme ça. C’est mon rêve."

Le 22 septembre à 20h
Au Moulin Michel
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