Turbonegro : À plein volume
Turbonegro ne se prend pas au sérieux sur scène, mais lorsqu’il est question de business, c’est une toute autre affaire.
De 1992 à 1998, la formation norvégienne Turbonegro s’est fait remarquer grâce à son punk rock heavy metal et son look Village People décadent, composé de jeans serrés, de maquillage digne d’Alice Cooper et de perruques extravagantes. Quand le sextuor s’est séparé en 1998, durant une tournée qui l’avait conduit jusqu’à Milan, il ne s’imaginait pas qu’il deviendrait un groupe-culte, célébré par des milliers de fans – baptisés Turbojugend – à travers le monde. "Je ne peux pas expliquer ce qui s’est passé durant notre absence, car je vivais loin de la ville, mais on peut dire que nos fans ont mis la table pour faciliter notre retour sur scène. Dans les années 1990, on était habitués d’attirer jusqu’à 500 personnes à nos concerts. À notre concert-retour de 2002, il y avait 15 000 personnes", s’exclame le chanteur Hank Von Helvete.
Au lieu de s’enfler la tête avec le succès de Turbonegro, le chanteur souligne que des formations comme Queens Of The Stone Age et les Eagles Of Death Metal ont permis de garder la flamme punk rock métallique bien vivante dans le coeur des fans. "N’empêche, je pense qu’on doit une grande partie de notre longévité à notre persévérance. Il nous est arrivé de jouer devant une ou deux personnes dans les années 1990. Mais au lieu de changer de style ou de chercher à s’ajuster aux tendances musicales, on a continué de faire un rock qui ne se prend pas au sérieux. L’humour et l’ironie font partie du rock’n’roll au même titre qu’ils font partie de Turbonegro", explique Hank.
Il va sans dire que la formation, complétée par les guitaristes Euroboy, Pal Pot Pamparius et Rune Rebellion, du bassiste Happy-Tom et du batteur Chris Summers, n’a pas cherché à modifier sa recette sur les albums Scandinavian Leather (2003) et Party Animals (2005) même si elle est plus flamboyante. "Sur Retox, on est revenus au punk. Il y avait beaucoup de cordes et de synthé sur nos précédents disques. Pour Retox, on s’est concentrés sur l’essentiel, et l’album est un mélange de punk et de heavy metal, de sorte que sur scène, la vibe est beaucoup plus puissante", estime le chanteur.
Turbonegro fait aujourd’hui les choses plus sérieusement, mais il n’a quand même pas perdu toute sa folie, puisque, comme le précise Hank: "La masturbation et les partys sont encore au centre de nos préoccupations. Tout comme les brioches à la cannelle, le soda à l’orange et la musique de chambre! Turbonegro, c’est comme la vie: à la fois drôle et sérieux", dit-il.
Quand il parle de l’aspect sérieux de Turbonegro, Hank fait référence à l’état actuel de l’industrie du disque. "Les ventes d’albums diminuent, et le téléchargement augmente. Dans ce contexte, je crois qu’un label devient un fardeau pour un groupe. Mieux vaut que le groupe soit propriétaire de ses droits plutôt que de ralentir la croissance d’un label qui recherche avant tout les profits. Ça ne représente pas plus de travail, puisqu’on est distribués par un label, mais en étant propriétaires de nos droits, on est moins vulnérables".
Le 23 septembre
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