Andromeda : Andromède électrique
Le Théâtre POD présente dans le cadre des Journées de la culture des extraits de sa première création: Andromeda, un opéra électronique.
S’il fut un temps où l’opéra était vraiment un art populaire, c’est sans doute parce qu’il proposait au public une musique "de son temps" qui a maintenant, dans la majorité des cas, bien évidemment pris plusieurs rides. Serait-il possible de concevoir aujourd’hui un opéra qui soit de son temps et qui puisse rallier un large public et un public jeune? C’est le pari qu’a pris le Théâtre POD en s’engageant dans la réalisation du projet d’opéra életronique Andromeda, dont des extraits seront présentés au Planétarium de Montréal ce weekend (la création de l’opéra complet devrait avoir lieu au printemps 2008).
Le directeur artistique de la compagnie, Mika, et le metteur en scène David Lapierre se sont rencontrés alors qu’ils étudiaient tous deux le piano classique au Cégep Saint-Laurent. Le premier a poursuivi en étudiant la conception sonore et le second, la musicologie. Mika explique: "C’est de là qu’est venue l’idée d’intégrer l’opéra traditionnel, dont nous sommes tous deux de fervents amateurs, et les technologies modernes. On n’a pas la prétention d’inventer quelque chose d’absolument nouveau." Les deux concepteurs sont dans la vingtaine et, bien sûr, l’environnement technologique est, pour eux, quelque chose qui va de soi. David Lapierre ajoute: "Je crois que le métissage que nous faisons est tout de même innovateur parce qu’il ne s’agit pas de plaquer de la technologie sur une forme d’art traditionnelle, mais plutôt de poursuivre une tradition en utilisant les technologies courantes. L’apport technologique ne peut pas être dissocié de notre production; ce n’est pas simplement un opéra, mais bien un opéra électronique, tant sur le plan visuel que musical."
C’est après avoir participé à une production de Didon et Énée (de Purcell) au cégep que Mika s’est intéressé à la mythologie grecque et a élaboré les thèmes d’Andromeda, puis qu’il a commencé à travailler à l’élaboration du projet avec la compositrice Andréanne Hatin, recrutée à l’Université McGill. "Ça se fait de façon très organique; elle élabore des mélodies instrumentales, et j’y incorpore des traitements. Musicalement, ça reste une musique tonale et accessible." Le directeur artistique a jeté les bases du projets en 2000, et l’équipe s’est lentement construite autour, au gré des affinités. La mezzo-soprano Geneviève Lévesque (Oracle) complète actuellement un doctorat en chant à McGill et elle a déjà travaillé à la compagnie lors d’un des trois technOpéras (organisés par l’Opéra de Montréal à la SAT) auxquels a collaboré le Théâtre POD. C’est Claude-Marie Landré, soprano léger, qui se glissera dans la peau d’Andromeda; "Il y a longtemps que je cherchais une telle voix d’ange, explique Mika, et je l’ai trouvée dans le milieu de la musique ancienne."
Le Théâtre POD prévoit présenter à la saison 2008-2009 une adaptation du Pierrot lunaire, d’Arnold Schoenberg, mais d’ici-là, on pourra voir, ce week-end, à quoi ressemble le travail de ces jeunes créateurs indépendants.
Le 29 septembre, 17h45 (en français)
Le 30 septembre, 17h45 (en anglais)
Au Planétarium de Montréal
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