Bloc Party : Urbain des blocs
Musique

Bloc Party : Urbain des blocs

Bloc Party lançait l’hiver dernier A Weekend in the City, un second effort plus ou moins bien reçu que le groupe s’apprête à défendre sur scène.

Bloc Party s’amène pour une deuxième fois au Canada en moins de six mois. Une demi-année où A Weekend in the City, deuxième effort du quartette londonien, n’a pas connu l’engouement souhaité, alors qu’aucun succès n’est venu succéder aux hymnes dansants du dernier Silent Alarm (2005).

Les réactions négatives face au compact, le chanteur et guitariste Kele Okereke refuse de les commenter. À savoir s’il prend les critiques personnellement, il rétorquera sèchement qu’il ne répond pas à cette question… Peut-être n’y arrive-t-il tout simplement pas.

On comprendrait. En plus d’être un album où son groupe tente de se démarquer en déconstruisant les pièces et en leur injectant une légère dose d’électro, A Weekend in the City est aussi une collection de textes du musicien né à Liverpool de parents africains. Une livraison sincère où des histoires d’amour côtoient des analyses urbaines portant sur la désillusion et le racisme (Where Is Home?).

"Mon cousin s’est fait descendre il y a deux ans, un meurtre lié à sa couleur de peau, et ça m’a réellement troublé. Mes parents ont grandi au Nigeria, et ont déménagé en Angleterre avant ma naissance. J’y ai donc grandi, mais je ne me sens pas anglais, et ma peau n’est pas blanche. J’arrive parfois au constat que je ne suis pas chez moi ici. J’ai souvent l’impression de me retrouver pris entre deux mondes et c’est un peu ce que raconte la pièce."

Weekend in the City fait aussi référence à East London, quartier branché qui connut un fort embourgeoisement ces dernières années. Kele y réside depuis qu’il a quitté la maison familiale. "Nous vivions à Essex, en banlieue de Londres, et, adolescent, la grande ville me fascinait. J’avais l’impression que tout pouvait s’y passer." Cette fascination s’est transformée avec le temps, alors qu’il décrit maintenant "la grande ville" comme un vampire suceur de bonheur dans la pièce Song for Clay (Disappear Here). "Il n’y a rien que je déteste particulièrement d’East London, mais disons que le côté "victime de la mode" des gens qui y habitent me tape sur les nerfs. Un peu comme à Paris ou à Berlin-Est, pour prouver leur existence, les gens vont dans les clubs branchés et mangent dans les restaurants cool. Au final, ils ne sont jamais vraiment eux-mêmes. Mais je ne crois pas que ce soit bien différent des autres villes. Peu importe dans quelle ville tu vis, tu peux te reconnaître dans les textes", conclut-il.

Le 30 septembre
Au Capital Music Hall
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