Carl Poliquin : La folie en quatre
Musique

Carl Poliquin : La folie en quatre

La troupe de théâtre musical FollieShow dévoile une nouvelle version de Quatre souffles, un hommage fantaisiste à la comédie musicale livré sous le signe de la folie.

En 2001, quatre jeunes passionnées de théâtre musical fondent la compagnie FollieShow. En 2004, elles présentent Quatre souffles, un work in progress où le public est invité à découvrir le répertoire international de la comédie musicale. Le quatuor, aujourd’hui composé de Claudine Jolicoeur, Eve Lafantaisie, Tania Langlois et Mélissa Lussier, pour la plupart diplômées du cégep Lionel-Groulx en théâtre musical, déballe cet automne une deuxième mouture de ce spectacle. Tandis que la comédienne et chanteuse Sharon James se greffe au collectif le temps de quelques soirs, le comédien et metteur en scène Carl Poliquin assure pour une seconde fois la conception et l’orchestration de cette originale création.

L’action de Quatre souffles se déroule dans un asile psychiatrique où l’on rencontre Argentina, l’actrice déchue, Lili, la schizophrène junkie, Joie, la femme-enfant et Rose, la figure maternelle et dirigeante. Les quatre âmes malades décident un soir de séquestrer une infirmière, question de s’amuser un peu et de présenter un beau spectacle à leur captive. Pour créer ses personnages, Carl Poliquin – qui a notamment joué dans Pied de poule en 2005 et qui incarne actuellement Scapin sur la scène du Théâtre Denise-Pelletier – a puisé dans le vaste répertoire du théâtre musical. Le spectacle contient quelques dialogues, mais la majeure partie de la soirée est chantée. "J’ai choisi des mélodies et je m’en suis servi pour forger quatre personnalités. Il y a une histoire, mais c’est à travers des chansons que l’on découvre les personnages."

Ainsi, il ne faut pas s’attendre à ce que les mélodies soient interprétées de façon traditionnelle. Chaque morceau a été adapté aux traits de caractère du personnage qui le chante. Des Misérables à Chicago, en passant par Evita et Demain matin, Montréal m’attend, tout y passe! L’équipe a traduit en français la plupart des oeuvres retenues. "Le but premier, c’est de visiter le plus de comédies musicales possible pour les faire découvrir aux spectateurs."

C’est aussi Carl Poliquin qui a travaillé les chorégraphies. "Il y a quelques mouvements d’ensemble, mais on a surtout joué sur des petits gestes saccadés qui nous rappellent la folie. Les quatre personnages ont des tics qui entrent dans la chorégraphie." Chaque soir, quatre musiciens (Guillaume Rochon, Nicolas Jarret, Daniel et Bruno Moranville) accompagnent les comédiennes-chanteuses. "Avec la musique, tu ne peux pas te permettre d’être en retard de deux mesures. La mise en scène doit être réglée au quart de tour. Il faut interpréter et chanter, et tu ne dois pas chanter moins bien parce que tu interprètes."

Quand on demande au metteur en scène s’il y a un public et un avenir pour la comédie musicale au Québec, il répond par l’affirmative: "Dans le domaine du petit théâtre musical et de la création, tout reste à faire. Ça va être à la relève d’établir quelque chose. Je pense qu’ils vont devoir bûcher fort, mais ça marchera!"

Jusqu’au 14 octobre
Au Centre Calixa-Lavallée
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