Hot Hot Heat : C'est quand le bonheur?
Musique

Hot Hot Heat : C’est quand le bonheur?

Hot Hot Heat vient nous présenter Happiness LTD., un disque conçu dans la douleur mais né dans la joie.

C’est trop injuste. Avec Elevator, disque pop presque parfait lancé voilà deux ans, Hot Hot Heat aurait dû accéder à l’Olympe. Or, ledit album n’a pas connu l’accueil mérité. C’est qu’il s’en est trouvé pour dire que HHH avait perdu son âme en signant avec Sire. Que c’était meilleur avant. Que ci et que ça… Enfin, on connaît la chanson. Freiné dans sa montée, le groupe est donc retourné à la planche à dessin, son courage légèrement entamé, mais son potentiel créatif heureusement intact.

Happiness LTD., opus moins immédiat mais plus éclectique dans sa facture, est le produit d’une approche plus spontanée bien que relativement sinueuse. "On avait convenu d’écrire tout le matériel sur la route avant d’entrer en studio pour enregistrer rapidement, se rappelle Steve Bays, chanteur et claviériste. Mais après le mixage, on s’est rendu compte que ça ne le faisait pas. Ce n’était pas le statement qu’on voulait faire. Alors on s’est remis à la tâche. Certains morceaux plus faibles ont carrément été tassés pour faire place à de nouvelles compositions."

À l’origine, le disque reposait en grande partie sur le matériel bricolé par Bays dans sa chambre à coucher, alors que le musicien se remettait d’une déception amoureuse. "Pendant un an et demi, j’ai vécu dans un appartement qui se trouvait dans un quartier un peu weird, raconte-t-il. Je piochais sur divers instruments dans mon réduit. C’était thérapeutique, je dirais. Mais aussi, je me posais de sérieuses questions sur ce que j’avais vraiment envie de faire. Puis j’ai retrouvé la pêche et quand j’ai renoué avec le band, je me suis donné à fond, comme à nos débuts."

FUN, FUN, FUN

Si la création du disque s’est révélée douloureuse, sa naissance, au contraire, a baigné dans le pur bonheur. "L’atmosphère en studio était très festive, rapporte Steve Bays. Il y avait toujours beaucoup de monde dans le portrait. On a bien rigolé. Cette ambiance particulière a laissé une trace sur le produit fini: on entend parfois des voix derrière, on remarque des petites erreurs çà et là. La plupart des chansons se sont faites en trois prises. C’était une façon de procéder plutôt différente pour nous."

Sur Outta Heart, sublime ballade richement arrangée, HHH s’aventure en terra incognita. Fait saillant du nouvel album, la pièce n’a pourtant pas toujours fait l’unanimité. "Le groupe, au début, ne l’aimait pas du tout, confie Steve Bays. Alors, avec Butch (Walker, producteur), on a décidé de la traiter comme une sorte de projet expérimental. Au départ, c’était un truc purement acoustique, puis on a ajouté un theremin, et un orchestre."

Sur scène, la pièce est l’objet d’une version plus dépouillée, explique Steve Bays: "J’aime bien l’idée de réinterpréter les chansons, de faire autre chose que sur le disque, changer de clé, raccourcir ou allonger des chansons. Les duplicatas, on laisse ça à d’autres." Peu importe la forme, on sera bien heureux d’entendre ça.

Le 7 octobre
Au Club Soda avec Sebastien Grainger et De Novo Dahl
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