3 Gars su’l sofa : Enfants de la TV
C’t’une fois 3 Gars su’l sofa qui jouaient de la guitare en regardant la télé sur mute pendant les annonces.
De par ses mélodies accrocheuses et son humour juvénile bouillonnant de flashs, d’images vaguement absurdes et d’observations naïves du quotidien, 3 Gars su’l sofa s’est taillé une place dans l’univers de la chanson folk humoristique avec son premier album Des cobras, des tarentules.
Si le groupe s’est fait connaître du grand public par l’entremise du petit écran, grâce à MusiquePlus et son émission Les Pourris de talent, on perçoit justement l’influence de la télévision dans les pièces du trio. Prenez par exemple le texte d’À la plage, extrait lancé cet été. Dans une tradition purement simpsonienne, on y décrit plusieurs stéréotypes du citadin qui se prélasse sur le bord de l’eau avec sa radio-glacière et sa petite télé à piles. On imagine même Ralph Wiggum lorsque le narrateur parle d’un petit gros qui aime se promener sans maillot.
"Je ne sais pas trop si la TV nous a influencés musicalement, mais elle a eu un impact dans nos vies", soutient le guitariste et chanteur Nicola (sans S) Morel. "Je suis clairement un enfant de la TV. J’ai toujours eu le câble."
"Je considère notre type de musique comme de l’entertainment, renchérit le guitariste Guillaume Monette. Quand tu viens voir 3 Gars su’l sofa, tu veux avoir du fun. Comme on compose les textes à trois, c’est difficile d’être personnel. On essaie donc d’être amusants et rassembleurs, comme la télé."
Piste de réflexion encore plus révélatrice: "C’est peut-être une déformation professionnelle, car on a tous travaillé dans le milieu de la télé, précise le bassiste Guillaume Meloche-Charlebois. On s’est d’ailleurs rencontrés au Cégep de Jonquière alors qu’on étudiait en Art et technologie des médias."
C’était en 2003. Musiciens élevés aux reprises de Weezer, Pennywise et autres Biohazard, les deux Guillaume et Nicola décident de monter un numéro plus doux en vue de participer à Cégeps en spectacle. "On vivait les trois ensemble. On aurait pu s’appeler Les Colocs si le nom n’avait pas déjà été utilisé."
Arrivés en troisième place à Cégeps en spectacle (la piste 3 du compact fait référence à ce résultat), les membres déménagent à Montréal, séparément, et poursuivent l’aventure en s’inscrivant aux Pourris de talent. Ils lanceront Des cobras, des tarentules en mars 2007, un disque humoristique, tel qu’évoqué plus haut, mais où s’installe une tangente plus réfléchie en fin de parcours avec des titres comme L’Été ou Samedi. "C’est dur de faire la transition entre un projet joke et quelque chose de plus sérieux, analyse Guillaume Meloche. Il y a des moments où l’on ne veut plus être drôles, mais je crois qu’il faut assumer notre côté humoristique. Il suffit de trouver le bon dosage."
Pour Nicola, le dosage semble clair: "À l’avenir, il faudra approfondir nos musiques en trouvant de bons arrangements et en complexifiant nos progressions d’accords. Il faudra aussi raffiner notre humour. Abandonner les images faciles et miser davantage sur les métaphores qui laissent plus de place à l’interprétation qu’une phrase comme "J’ai mal à tête, j’ai vomi dans mon lit"."
À écouter si vous aimez /
Crampe en masse, François Pérusse, Les Trois Accords