Sufi Girl : L’accord du verbe
Avec L’Afrique est un verbe, Sufi Girl transcende la forme traditionnelle des spectacles de danse africaine en Occident au moyen d’un vibrant happening.
La chorégraphe indépendante et productrice Lainie Towell, alias Sufi Girl, se passionne depuis longtemps pour la danse de l’Ouest africain, incorporant dans ses propres recherches nombre d’influences. Mais voilà que récemment, un ami lui demanda si elle ne se lassait pas de la danse guinéenne. Elle réalisa par cette question que la plupart des performances en danse ou en percussions guinéennes présentées en Amérique du Nord puisaient toutes dans les mêmes traditions. D’où l’impression généralisée, selon elle, d’avoir vu tout ce que la Guinée avait à offrir après avoir assisté à un spectacle de ce pays. Sufi Girl a donc voulu répondre par l’action en créant un événement interdisciplinaire africain qui brisera les conventions. Ce projet au concept théâtral s’intitule L’Afrique est un verbe. La créatrice sera très peu loquace quant au déroulement de la soirée – "pour garder des surprises" -, mais elle dira néanmoins: "Je souhaite effacer la frontière qui existe au théâtre occidental entre le spectateur et l’artiste." Elle qui a vu plusieurs spectacles à Conakry, la capitale guinéenne, a toujours été épatée par ce partage de la scène, puisque les spectateurs peuvent en tout temps se joindre aux artistes pour ensuite regagner leur siège. "Je me suis dit que cet ami qui m’avait interrogée avait manqué l’"événement" d’un vrai spectacle guinéen. Je voulais donc aller plus loin dans ma présentation de cette forme d’art", formule-t-elle.
Nombre d’invités de renom ayant travaillé avec des compagnies réputées de la Guinée participeront ainsi à ce rassemblement, soit les danseurs et musiciens Oumar N’Diaye et son fils Mohamed, Aboubacar Mané, Alseny Yansané et Billy Nankouma Konaté (percussionniste). Le danseur afro-contemporain Aboucar Mané, un Montréalais originaire de la Côte-d’Ivoire, sera aussi du spectacle qui comportera une grande part d’improvisation. Quatre de ces figures de proue de la danse africaine – aux parcours fort divergents – donneront par ailleurs trois ateliers ouverts au public aux studios du Groupe Lab de danse à la Cour des Arts le jour de la représentation. "Je veux offrir une ouverture à ce vocabulaire chorégraphique particulier, à cette langue corporelle étrangère", conclut Sufi Girl. Info: www.sufigirl.com
Le 20 octobre à 20h
À la Nouvelle Scène
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