Tegan and Sara : Un coup monté avec soin
Tegan and Sara alignent les dates de concerts pour une tournée qui s’arrête à Québec l’espace d’une soirée. Discussion sur le mystère qui entoure leur dernier disque intitulé The Con.
Après So Jealous, qui avait marqué un virage plus accessible pour le duo Tegan and Sara, les soeurs Wilson récidivent avec The Con, un album thématique qui est devenu par la force des choses un élément central dans la présente tournée. "Habituellement, nous sortions de studio avec seulement cinq ou six chansons que nous adaptions pour la scène et nous nous concentrions sur la manière de les fusionner aux précédentes, se rappelle Tegan Wilson. Avec ce disque, nous tenions à les faire toutes. Nous avons pris cinq semaines pour le passer en revue et voir si c’était possible d’adapter l’ensemble de l’album pour la scène en respectant la chronologie. Nous avons décidé de la diviser autrement, en deux chapitres distincts, et d’inclure entre les deux quelques chansons de nos précédents disques." Un exercice fastidieux en raison de l’uniformité de cette production, conjointement réalisée avec Christopher Walla du groupe Death Cab for Cutie.
L’heureux élu s’est intégré naturellement dans ce processus d’enregistrement, après le passage remarqué de John Collins et David Carswell (membres actifs au sein des New Pornographers) sur leur précédente production. "Nous avons des amis communs et nous partageons aussi la même maison de disques, explique-t-elle. Mais c’est à Montréal, lors d’un spectacle de Death Cab for Cutie, que nous avons pu discuter avec Chris pour la première fois. Nous avons adoré cette conversation et sa vision des choses. Après notre année de vacances, nous avions enregistré des démos pour 19 chansons et nous l’avons appelé pour le renseigner sur la façon dont nous voulions enregistrer cet album. Tout était déjà décidé de notre côté et il a accepté de s’y soumettre."
Avec une instrumentation recherchée et une superposition de couches sonores, le travail des soeurs Wilson s’est concentré sur une facture singulière, donnant comme résultat des rythmiques saccadées qui empruntent parfois une signature digne de Notwist. Une conjugaison d’éléments qui souligne l’urgence de certains propos dans une power pop hypnotique assumée. "Nous voulions travailler avec des couches sonores que nous pouvions multiplier par 15, seulement pour s’éveiller à quelque chose de nouveau et de subconscient, précise-t-elle. Ça nous a amenées à composer à travers l’inconnu avec beaucoup plus de spontanéité et à enregistrer les voix en étant conscientes d’une masse sonore, même si c’est très technique et parfois compliqué comme procédé. C’était la méthode que nous voulions essayer pour cet album. Je me fous pas mal des opinions économiques des étiquettes de disques, nous n’accepterions pas d’inclure une personne dans la production si nous n’étions pas assurées qu’elle puisse nous donner quelque chose de constructif." Une expérience heureuse pour ces deux techniciennes du son qui ont pris la peine de faire un documentaire, avec la collaboration d’Angela Kendell, portant sur l’enregistrement de ce disque. "C’est une façon de montrer qu’il n’y a rien de mystérieux dans ce que nous faisons. Je ne vois pas de raisons de garder secret un travail de création."
Le 15 octobre à 20h
Au Théâtre Petit Champlain
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À écouter si vous aimez /
Metric, Death Cab for Cutie, Feist