Architecture in Helsinki : Architectes du bon plan
Architecture in Helsinki construit désormais une pop ensoleillée, teintée de musiques exotiques et plus proche de l’énergie des concerts de ce joyeux collectif.
Malgré le nom, Architecture in Helsinki n’a rien de finlandais. Ce serait même tout le contraire puisque le groupe est originaire des environs de Melbourne, en Australie. Depuis un an et demi cependant, l’architecte en chef de la troupe est installé à Brooklyn, NY. Rien pour faciliter les échanges et encore moins évident pour répéter! "Bah! Ce n’est pas si compliqué que nous l’aurions cru, précise Cameron Bird au bout du fil. Étrangement, je dirais que ça nous a rendu la tâche plus facile, car nous avons adopté une façon plus directe et simple pour écrire les chansons. Et le prochain disque risque bien d’avoir une saveur encore plus multiculturelle puisqu’une partie du groupe va probablement se relocaliser ailleurs dans le monde."
Le nouvel album du sextuor ne s’intitule pas Places Like This pour rien! Conçu dans le quartier très cosmopolite où vit Cameron Bird, dans un appartement surchauffé et situé juste au-dessus d’une buanderie, il n’est pas étonnant que le troisième effort du groupe soit si fortement teinté de sonorités africaine et caribéenne. "C’est exact, s’enthousiasme le multi-instrumentiste. Je demeure dans un quartier où vivent beaucoup de gens des Caraïbes, d’Amériques latine et centrale. La musique est omniprésente partout où tu vas, dans les rues, les voitures et les appartements. Je vis dans un environnement différent, les gens que je rencontre sont différents…, c’est certain que ça m’a influencé d’une certaine façon. Ce genre d’ambiance, tu ne le retrouves pas à Melbourne!"
Accueilli timidement par certains fans et critiques qui déploraient le changement de cap de la formation, Places Like This est un disque plus soutenu, plus cohérent et possiblement moins dispersé que les précédents. Il faut dire que le départ de deux des trois filles du groupe y est probablement pour beaucoup dans ce changement de cap. Par contre, c’est toujours aussi éclaté grâce à l’utilisation d’une foule d’instruments hétéroclites. "Nous ne tenons pas à faire deux fois le même disque, se défend Cameron. Nous aurions pu refaire un album similaire à Fingers Crossed ou In Case We Die, mais quel est l’intérêt? C’est moins drôle et moins intéressant. Nous préférons explorer de nouvelles avenues et surtout, nous tenions à ce que le disque soit plus fidèle à ce que nous sommes en concert. C’est certain que ceux qui ne nous ont pas vus depuis trois ans risquent d’avoir un choc. Nous avons tous évolué, nos vies ont changé, et cet album le reflète bien. Il est plus joyeux et moins introspectif. Mais ça m’étonne tout de même un peu que certaines personnes aient mal réagi à l’album, car j’ai toujours pensé que notre musique attirait un auditoire ouvert d’esprit et aventureux. On s’est fait reprocher d’avoir changé, mais nous, on ne va pas rester les mêmes juste pour faire plaisir aux fans. Les gens devront s’y faire ou bien regarder ailleurs."
Le 19 octobre à 19h
Au La Tulipe, avec Lo-Fi FNK
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À écouter si vous aimez /
David Byrne/Talking Heads, Sugarcubes, I’m From Barcelona