Viviane Audet : Dans mon jardin
Musique

Viviane Audet : Dans mon jardin

La comédienne Viviane Audet, qui a donné ses traits à Sarah Von Triek dans L’Héritière de Grande Ourse, laisse tomber maquillage et costume pour défendre les titres de son très personnel album Le Long Jeu.

La pétillante Viviane Audet ondoie à travers les contrastes. Le Long Jeu, son premier album sorti au printemps 2006, qui est à la fois sensible et drôle, doux et éclaté – un critique l’a déjà comparée à Diane Dufresne -, le prouve bien.

C’est un an après avoir remporté le prix d’interprétation au Festival en chanson de Petite-Vallée en 2003 que la Gaspésienne d’origine – elle a vécu à Maria dans la baie des Chaleurs jusqu’à l’âge de 18 ans – a reçu un coup de fil du destin; Igor Bartula de Caïman Fu l’avait entendue interpréter l’une de ses compositions et se demandait si par hasard elle n’en avait pas d’autres. "Ç’a vraiment été une rencontre déterminante. Je ne sais pas quelle allure aurait aujourd’hui ma carrière si elle n’avait pas eu lieu, autant au niveau des contacts qu’au niveau artistique. Igor, c’est quelqu’un qui est extrêmement calé en musique et qui a cette facilité-là d’entrer dans l’univers de quelqu’un", dit-elle d’une voix dansante.

Quelques espoirs plus tard, Le Long Jeu voit le jour sur l’étiquette des Disques Voxtone. Bartula signe la réalisation et Viviane Audet, 16 chansons, autant de fleurs de son jardin secret. "Ce disque-là tourne autour de mon petit moi, confie-t-elle. Et c’est quelque chose que je tends à corriger éventuellement. Mais pour un premier disque, je pense que c’est naturel d’aller piger dans ce qu’on connaît, dans ce qu’on est." Par exemple, pour La Disfonctionnaire, elle s’est inspirée de l’air bête d’une préposée de la SAAQ où elle allait passer son test de permis de conduire pour une quatrième fois; pour L’Aquarium, de l’expérience d’avoir accompagné "ceux qui restent" après le suicide d’un proche. Mais, est-ce un défaut de puiser dans ses souvenirs pour écrire? "Je ne dis pas que c’est un défaut, mais, des fois, je me sens un peu égoïste de le faire. Je me demande si je ne prends pas le chemin facile. Peut-être qu’en m’ouvrant sur les autres, en m’ouvrant sur le monde, ça ferait des meilleures chansons?" se questionne tout haut celle qui incarnera Laure-Lou Meunier à 17 et 30 ans dans la série Nos étés cet hiver.

Après ce ton sérieux, la conversion retombe vite dans la dérision, un peu comme sur l’irrésistible Si j’avais les ongles plus longs. "Quand j’ai écrit cette chanson, vers 22 ou 23 ans, j’avais vraiment un complexe. Je trouvais que j’avais l’air jeune, que je n’avais pas l’air d’une femme et ça me frustrait! Et évidemment, c’est en regardant mes ongles que je me suis dit ça… Mais malheureusement, il faut que j’avoue quelque chose: j’ai arrêté de me ronger les ongles! Et je me sens un petit peu traître de chanter ça!" rit-elle.

Le 20 octobre à 20h
Au Moulin Michel
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