Coup de coeur francophone: Trainz : Erik West-Millette: À fond de trainz!
Après des années de tournées ferroviaires, Erik West-Millette dépose ses valises au Club Soda pour présenter son projet Trainz.
Du Mystery Train de Junior Parker (popularisé par Elvis Presley) au Trans-Europe Express de Kraftwerk, et du Blue Train de Coltrane au groupe Locomotive d’André Duchesne, le chemin de fer traverse l’histoire de la musique comme l’une des dernières grandes mythologies populaires. Erik West-Millette a souvent eu l’occasion depuis 15 ans, au fil de tournées qui l’ont mené aux quatre coins de la planète avec de nombreux collaborateurs, de glisser sur les rails. Des occasions qu’il recherche d’ailleurs: "Je repousse souvent la date de mon retour lorsque je me retrouve ailleurs, explique-t-il. Les instruments reviennent avec l’équipe, et moi je reste une semaine ou deux, ou plus, pour tourner en solo sur les grands transcontinentaux." En plus d’être compositeur, arrangeur, réalisateur et multi-instrumentiste, Erik est aussi photographe, et le projet Trainz, qu’il présente en première à Coup de coeur francophone, a d’abord été une idée de livre dans lequel il présenterait les photos des machines qu’il a croisées sur son passage. Sorte d’hommage poétique aux grands trains qui sillonnent le monde, le livre annoncé pour l’automne 2008 comprendra textes et photos, mais aussi de la musique sur CD et même un DVD avec des films et archives, le projet du musicien intéressant maintenant de grandes sociétés ferroviaires!
Le spectacle sera tout aussi multimédia, ce qui n’est pas étonnant de la part d’un musicien qui a étudié en électroacoustique, joue de la contrebasse et s’intéresse autant à la musique des anciennes civilisations qu’à celle de Prokofiev, qu’il a étudiée à Saint-Pétersbourg! Habité d’un univers sonore pour le moins éclectique, Erik West-Millette conçoit lui-même plusieurs de ses instruments: "Je les dessine et je les construis avec mon ami Yves Desrosiers. Les gens savent qu’il est un grand réalisateur et musicien, mais on sait moins qu’il est aussi un excellent soudeur!" Certains de ces instruments seront particulièrement utiles pour évoquer l’univers des chemins de fer, mais on entendra aussi des enregistrements réalisés sur les grands trains mythiques tels le Transsibérien ou le Trans-Orient Express. "Je fais des boucles avec les rythmes de ces trains, puis j’ajoute des instruments ou je m’en inspire pour établir le rythme de base d’une pièce." Les voyages du musicien lui permettent aussi de rapporter des instruments d’un peu partout, comme ce morin khuur à deux cordes, dont il a fait l’acquisition dernièrement en Mongolie. Il faut voir son studio, où des instruments de partout se mêlent à d’autres, mieux connus mais modifiés, ou d’autres encore, carrément inventés.
Erik West-Millette a travaillé avec beaucoup de monde ces dernières années, de Bïa à Marie-Jo Thério et de Thomas Hellman à Gianmaria Testa. Son spectacle sera donc l’occasion de voir, outre ses collaborateurs principaux Olaf Gundel, Simon Best et Martine H. Crispo, un paquet d’invités spéciaux qui viendront pousser la chansonnette, narrer une histoire ou se joindre au band pour célébrer le cheval de fer dans toute sa splendeur.
Le 5 novembre, 20 h
Au Club Soda
À écouter si vous aimez /
Yves Desrosiers, Tom Waits, Bïa