Grimskunk : Le pape NME
Musique

Grimskunk : Le pape NME

Grimskunk : 20 ans à foncer dans le tas.

Un peu plus d’un an après la sortie de son huitième album, Fires Under The Road, Grimskunk convie ses fans au Club Soda. Une occasion de se défoncer les tympans de rock lourd aux tendances progressives, mais aussi de célébrer les 10 ans d’Indica, étiquette fondée par la formation dans la plus pure tradition DIY.

"Tout a tellement changé en 10 ans", observe d’emblée Franz Shuller, guitariste et chanteur, joint au bureau d’Indica. "Le simple fait de fonder un label indépendant était considéré à l’époque comme hasardeux. Très Twilight Zone comme concept. Aujourd’hui, c’est presque la norme; il y a plus d’indépendants que de gros labels." Une révolution qui a, bien sûr, changé les pratiques. "Il y a de la compétition lorsque vient le temps de signer un groupe, mais d’un autre côté, il y a plus d’ouverture. Si le monde décide d’aimer ton groupe, la machine décolle toute seule. Suffit d’avoir une bonne critique sur un blogue branché, et le monde suit comme des moutons. C’est une bonne chose parce que ça met la musique en contact avec le public, mais à l’inverse, plusieurs groupes deviennent surestimés parce qu’ils s’inscrivent dans un courant à la mode. C’est rendu que n’importe quel groupe montréalais qui enchaîne trois ou quatre accords avec un son atmosphérique est le nouveau sauveur de la scène indie mondiale. En fait, il y a trop d’attention accordée à un seul style de musique, celui dicté par le magasine NME."

Or, justement, même si Grimskunk a visité près d’une dizaine de pays européens en 2007, il ne figure pas parmi la liste de groupes branchés du moment. Les blogues n’ont pas fait grand plat de la parution de Fires Under The Road, et leur son n’a rien en commun avec ceux d’Arcade Fire, des Besnard Lakes ou de Wolf Parade. "Tout ça ne me dérange pas vraiment; Grimskunk est un groupe de rock heavy qui n’a jamais attendu les médias pour faire son nom. On est déjà connu et on n’a pas besoin d’une hype pour nous faire découvrir. Ça me dérange plus quand je vois la réaction face à Priestess (sous contrat avec Indica) qui a de la difficulté à se faire entendre parce qu’il donne dans un rock lourd boudé par les blogues. On encense le dernier petit band cool montréalais qui n’a même pas d’album, qui n’est même pas capable de transposer ses pièces sur scène, mais on ne reconnaît pas les forces de Priestess. C’mon."

Revenant à Grimskunk, qui aura 20 ans en 2008, Franz réitère l’importance qu’a pris Vince Peake (ancien leader de Groovy Aardvark) au sein du combo depuis son arrivée en 2004. "Il a carrément ramené la magie que Grimskunk avait perdue avec le départ de Boris au tournant des années 2000. Je ne peux pas vraiment le décrire, mais un esprit règne depuis qu’il est dans le groupe. C’est cet esprit qui est responsable du plaisir qu’on éprouve à composer, enregistrer et jouer sur scène. Tant que la chimie sera bonne, on va foncer dans le tas."

Le 1er novembre avec les Sainte Catherines,
Au Club Soda

À écouter si vous aimez /
Groovy Aardvark, Rage Against The Machine, Deep Purple