Renan Luce : La finesse avant tout
Musique

Renan Luce : La finesse avant tout

Renan Luce, un des meilleurs espoirs de la scène française, revient nous bouleverser avec ses chansons littéraires, sa nonchalance et la beauté de ses mélodies.

Depuis plusieurs mois, un nom circule sur les lèvres de tout amateur averti de chanson française: Renan Luce. C’est peu dire qu’on attend ce jeune homme avec impatience. Renaud l’encense, le public et les médias itou. Luce, petit prince de la nouvelle scène? On lui tresserait volontiers une couronne de laurier, avec des iris et des roses, en hommage à sa chanson. Au vrai, son CD Repenti tourne en boucle depuis des mois dans nos lecteurs. Impossible de se détacher de ses morceaux élégants, attachants, poétiques au meilleur sens du terme. Luce, c’est un enfant de Brassens (il reprend d’ailleurs L’Orage), grattant sa guitare acoustique pour y trouver les mélodies les plus fluides qui accompagneront ses mots.

Au bout du fil, on cherche à savoir pourquoi, selon lui, ses chansons nous incitent autant à les réécouter encore et encore. Timide, réservé, Luce ose tout de même une explication: "Elles racontent des histoires qu’on aime bien revivre, comme revoir un film qui nous a plu. J’aime bien que mes chansons fourmillent de petites touches, de moments drôles ou tragiques. Au début, on découvre le sens général. J’aime écrire de manière concrète, j’ai une imagination assez visuelle." Les morceaux de Luce ont la force de frappe d’un court-métrage, d’une nouvelle: du condensé que ne renierait pas un Bénabar.

À l’écoute de Repenti, on se surprend de la quasi-perfection du disque. Du solide, du mûr, de la finesse, de la souplesse – tant pour les paroles que pour les musiques. On jurerait entendre les chansons d’un vieux chanteur qui a des décennies de métier dans le corps. Le secret? Beaucoup de boulot derrière ses courts-métrages flamboyants: "Je mets plutôt du temps à écrire mes chansons, c’est rare que je le fasse d’un seul trait. Ça me prend souvent plusieurs mois. J’écris un petit bout, puis je me retrouve bloqué, alors il faut attendre, reprendre tout…"

On retrouve dans le style de Luce une ouverture vers l’autre, très loin des auteurs qui se regardent le nombril. Les traits humoristiques ou les clins d’oeil fourmillent. Un peu comme le ferait Vincent Delerm, mais en plus discret: "J’écris pour les autres, je ne suis pas toujours refermé sur moi. J’ai l’impression de leur parler. J’aime les prendre à partie."

Sur scène, Renan Luce se laisse parfois tenter par des reprises de Boris Vian, les Beatles ou Nougaro. Ou se permet de tester de nouvelles chansons. En ce moment, il prépare tranquillement son deuxième album, entre deux concerts, et travaille beaucoup son jeu de guitare au cas où l’envie lui prendrait "d’aller ailleurs musicalement". L’enregistrement du nouvel opus ne se fera pas avant un an. En attendant, la solution: Repenti, en boucle.

Le 31 octobre
Au Théâtre Palace Arvida
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À écouter si vous aimez /
Renaud, Vincent Delerm, Bénabar