Romulo Larrea : Aux anges
Musique

Romulo Larrea : Aux anges

Romulo Larrea présente Sinfonia del Angel, une oeuvre très personnelle qui s’inspire du chant grégorien et du tango en plus de célébrer la rencontre entre l’orgue et le bandonéon.

Plusieurs des oeuvres proposées à l’occasion de la 11e édition du Festival des musiques sacrées de Québec mettent en lumière la parenté qui unit, comme dans les negro spirituals, la musique sacrée et la musique populaire.

L’enfance de Romulo Larrea a été habitée par un sentiment religieux profond. Adolescent, il faisait partie de l’Orchestre symphonique juvénile de Montevideo. Il se découvrira plus tard une passion pour le tango et laissera l’humble métier d’imprimeur pour se consacrer à cette grande forme de musique populaire. À propos de l’inspiration de Sinfonia del Angel et du contexte de sa création, il explique: "Cette oeuvre s’appuie sur un vécu personnel. Quand j’étais plus jeune, le grégorien me rejoignait fortement. Il correspondait à une intériorité que la musique traduisait avec une grande justesse. Sinfonia del Angel vise à recréer un état de contemplation, tant par le sentiment qu’elle suscite que par l’esthétique. Je désirais aussi retourner aux origines du bandonéon. C’est un instrument qui a été développé en Allemagne pour remplacer l’orgue dans les processions, dans les messes champêtres bavaroises. L’orgue Casavant de l’église des Saints-Anges-Gardiens de Lachine est à l’origine de ce projet de rencontre entre l’orgue et le bandonéon."

Pour cette symphonie en quatre tableaux pour bandonéon, orgue, quatuor à cordes, voix et chant grégorien, deux interprètes vocaux, Normand Richard, un expert en grégorien, et Véronica Larc, chanteuse populaire, se joignent à l’Ensemble Romulo Larrea. "Le premier tableau, Gregoriano, s’inspire du chant grégorien, relate le compositeur. Le second, Piazzolliano, est nourri de la Suite Punta del Este d’Astor Piazzolla, plus précisément du 2e mouvement intitulé Coral. C’est une oeuvre pensée pour l’orgue. Piazzolla me disait: "Nos racines, à toi et à moi, sont populaires. Accueille maintenant en toi l’esprit de la musique classique!" Le troisième tableau s’inspire de l’oeuvre de Carlos Gardel. Les gens connaissent l’interprète, l’acteur, mais ignorent le compositeur. Enfin, le quatrième tableau ou mouvement, Angelical, est un dialogue entre le bandonéon et l’orgue. Ici, la musique respire différemment. Ce qui me ravit, c’est que j’ai le sentiment d’avoir trouvé les éléments harmoniques et mélodiques qui correspondent au sujet, à la phraséologie et à la syntaxe de la composition."

En effet, l’écoute d’Angelical, de l’orgue, du bandonéon, du violon et des voix nous fait éprouver des sentiments d’élévation, de grâce, de sacré. Dans Lettres à Julius Baltazar, le grand écrivain espagnol Fernando Arrabal, en rendant hommage à Carlos Gardel, utilisait des mots qui conviennent à tous les créateurs qui maîtrisent l’essence du tango: "Tu sais qu’il n’y a pas de plus beaux sons abandonnés au nid que ceux de Gardel."

Le 1er novembre à 20h
À l’Église Saint-Roch

À écouter si vous aimez /
Juan Carlos Caceres, Carlos Gardel, Astor Piazzolla, Dino Saluzzi