Plaza Musique : Vamos à la Plaza
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Plaza Musique : Vamos à la Plaza

Plaza Musique navigue dans un monde musical encore largement méconnu au Québec.

L’écoute du premier album de Plaza Musique est assez révélatrice: L’Amour et l’Occident recèle une pop onirique, léchée, un brin surannée, aux textures et aux arrangements élaborés, enveloppée dans un esthétisme sonore propre aux années 70. On pense à Roxy Music, The Sparks, le Gainsbourg de Melody Nelson ou encore à ces artistes qui s’inspirent de ce climat particulier, des gens comme Air, Katerine (celui des premiers albums) ou AS Dragon, par exemple. Pierre Lapointe et Lewis Furey, qui collaborent – modestement – à L’Amour et l’Occident, ne s’y sont pas trompés: Plaza Musique est dans une classe à part.

Cela dit, si Plaza Musique est apprécié chez certains amateurs éclairés, le groupe demeure largement incompris par la majorité du public d’ici. Trop atypique? "C’est le bon mot", affirme Dominique Éthier, claviériste de la formation montréalaise. "On s’en doutait un peu par contre. On savait qu’on se retrouverait un peu tout seuls sur notre île et qu’on peinerait à trouver un public. On se demandait si les gens n’allaient pas interpréter notre musique comme un gros exercice de style. Reste qu’on n’a jamais cherché à être différents à tout prix, on a juste fait ce dont on avait envie, peu importent les conséquences. Mais on a tout de même cherché et expérimenté avant de trouver le son qui nous convenait; je dirais que ça coïncide avec l’arrivée de Grégory (L. Paquet) à la guitare."

MATURITÉ PRÉCOCE

Plaza Musique fait preuve d’une étonnante maturité musicale pour un groupe si jeune. À part Grégory L. Paquet qui a connu une petite heure de gloire chez les Stills et le batteur Guillaume Éthier qui a bûché un certain moment dans des bands de sous-sol, aucun des autres membres du quintette n’avait vraiment d’expérience de "groupe". Ce qui ne les a certes pas empêchés de créer une musique hors norme pour ce qu’on est habitué d’entendre chez les artistes de la "relève" québécoise, mais qui pourrait trouver une certaine résonance auprès du public franco-européen. Une rumeur circulait d’ailleurs, voulant que Plaza Musique soit la première formation québécoise à pouvoir se tailler une place sur le réputé label de Bertrand Burgalat, Tricatel. "Plusieurs personnes nous ont affiliés avec une certaine pop française comme celle de Bertrand Burgalat, ce qui n’est pas faux, mais nos influences ne se limitent pas à ça. Elles vont de Crass à l’italo-disco, en passant par The Fall ou Michel Berger… elles sont infinies! Sauf qu’on n’a jamais cherché à émuler qui que ce soit, précise Dominique Éthier. Quant à Bertrand Burgalat, c’est vrai qu’il a manifesté un certain intérêt pour notre groupe. De tous les labels étrangers à qui nous avons envoyé notre démo, Tricatel est le seul à nous avoir répondu. On a vu ça comme un signe, comme un doigt qui nous pointait du ciel en nous encourageant à continuer."

Le 7 novembre, 22h
À l’Escogriffe avec Bonjour Brumaire
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À écouter si vous aimez /
Stereolab, Bertrand Burgalat, Katerine