Sttellla : Sttelllâge de déraison
Retour au Québec de Sttellla, trublion de la chanson absurde et légère ayant atteint l’âge de déraison!
Sur Le plus beau jour de magie, le 10e et plus récent album de Sttellla, on aperçoit Jean-Luc Fonck sortant du chapeau d’un lapin géant habillé en magicien. Parallèle intéressant avec la carrière foncièrement originale et assez unique d’un "amuseur public" (dixit la biographie du site de Sttellla) qui en a confondu et continue d’en épater plus d’un, alors que cet iconoclaste de la chanson francophone et belge joue avec les mots depuis maintenant plus de 30 ans. Mais le plus réjouissant dans cette histoire de longévité demeure que Jean-Luc Fonck semble autant prendre son pied à ce jeu qu’à ses débuts. "Évidemment, si on m’avait demandé à cette époque [en 1975] si je pensais vivre de la musique rendu à 50 ans… Ce n’est pas une question à poser à un jeune de 18 ans! Aussi, je n’aurais jamais pensé durer aussi longtemps et avoir autant de plaisir, et même de plus en plus avec le temps. Et surtout que ça m’aurait mené vers d’autres domaines."
Car en plus de donner dans la chanson absurde, Jean-Luc Fonck aura aussi pris le temps de collaborer à des émissions de télé (les surréalistes sketches Mets ta ceinture) et de radio, en plus de faire paraître régulièrement des recueils de nouvelles. Si l’aventure de Sttellla a commencé comme un hobby, selon son grand manitou, il n’en demeure pas moins qu’en 30 ans de titres d’albums et de chansons aux jeux de mots torturés comme Dark Side of the Moule, Manneken Pis Not War ou Nagasaki ne profite jamais, il serait néanmoins dangereux de tomber dans la facilité, surtout que Sttellla ne compose plus aujourd’hui avec l’insécurité des premières années. "Le seul truc que je trouve plus difficile aujourd’hui, confirme Jean-Luc Fonck, c’est de ne pas refaire les choses que j’ai déjà faites. Mais ça, c’est normal, évidemment. Mais je crois aussi que plus on écrit, plus on apprend à écrire. Toutes ces années de travail font que tout ça devient plus facile. Tu vois, il y en a qui aiment bien être un peu perturbés, souffrants, être l’artiste maudit pour écrire; pour ma part, il faut que je sois détendu, je n’enfante pas dans la douleur!"
Les chansons de Sttellla sont un peu comme celles des Denis Drolet: soit on aime, soit on n’y comprend rien à rien. Pour les spectacles, c’est quand même une autre paire de manches. La précédente tournée de Sttellla au Québec, qui ne comprenait que Jean-Luc Fonck et deux choristes, prenait souvent des allures de cirque disjoncté, où le maître de cérémonie se moquait de tout et surtout de lui-même (on se souviendra de ses capsules vidéo chaque fois tournées quelques heures avant le spectacle dans les rues voisines avec des figurants qui se demandaient ce qui se passait). Cette fois, Sttellla se transforme en véritable groupe, avec plusieurs musiciens. "On a profité de cette nouvelle formule pour reprendre des titres d’un peu tous les albums. C’est l’avantage maintenant d’avoir une dizaine d’albums: on en prend deux ou trois sur chacun et on se retrouve avec un spectacle d’une trentaine de chansons!"
Le 9 novembre à 20h30 avec Zedrus
Au Cabaret Juste Pour Rire
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À écouter si vous aimez /
Boby Lapointe, Les Denis Drolet, Karl Zéro