The National Parcs : Trésor national
Le trio The National Parcs s’apprête à monter sur scène et à défendre les titres tribaux et organiques de son audacieux premier album Timbervision.
Pour Vincent Letellier (alias Freeworm) et ses partenaires, Ian Cameron et Chimwemwe Miller, le mot d’ordre est simple: intégrer les aspects visuel et sonore tout en travaillant en étroite collaboration sur tous les aspects. "Depuis le début, on tente de procéder autrement que les autres groupes. On était fatigués de s’en tenir chacun à son rôle, tout seul dans un coin. En brouillant les pistes de la sorte, on partage notre vision avec celle des autres, on exerce notre droit de veto et on arrive avec un produit qui nous représente bien. Et puis, il y a une raison purement logistique. Même si je ne suis pas un gars à l’affût de la technologie, j’ai appris une tonne de choses en me promenant d’un logiciel sonore à un logiciel de montage vidéo", confie le parolier et vocaliste Chimwemwe Miller.
S’étant retrouvé derrière le micro pour quelques morceaux de Freeworm, Chimwemwe occupe maintenant le poste de chanteur à temps plein. Celui qui a grandi à Montréal en écoutant Abdullah Ibrahim et Miriam Makeba a été marqué très tôt par la musique noire sous toutes ses formes. Pas étonnant de déceler un aspect tribal prononcé sur Timbervision, le premier album des National Parcs. "J’aime les rituels, la culture africaine, les rythmes qui se sont développés au fil des ans, le métissage et la préservation de nos racines. Si la musique sud-africaine est une énorme partie de ma culture personnelle, il ne faut pas négliger l’apport de Vincent, véritable encyclopédie musicale. Ce gars connaît toute sa musique du monde, énormément de trucs africains. On se rejoint dans nos goûts, et ça transparaît sur le produit final", estime-t-il.
TIRE-TOI UNE BÛCHE
À l’aube de leur première montréalaise, les gars promettent d’en mettre plein la vue (et les oreilles) aux spectateurs avec l’ajout d’un claviériste, d’un percussionniste, d’une poignée d’extraits sonores et visuels inédits et… de bûches à profusion. "On a passé tout l’été à déconstruire l’album, tant sur le plan visuel que sonore. On voulait à tout prix éviter d’élaborer un show de laptop ou de karaoké où il suffit d’appuyer sur un bouton et de se trémousser. On voulait créer une représentation visuelle de la musique et une représentation auditive des extraits vidéo. Si certaines versions demeurent fidèles aux originales, on a désiré extrapoler, aller plus loin. Même s’il y aura des effets visuels et des jeux de lumière, c’était important de conserver un aspect organique à l’ensemble."
Alors que l’aventure multimédia prend véritablement son envol pour les trois environnementalistes sonores, pas question de ralentir la cadence ou de modifier le plan d’action au sein du clan. "On a trouvé une belle façon de travailler ensemble. On dit les choses en se permettant d’embellir le propos avec une métaphore, et la nôtre provient de la nature. Nos idées sont organiques, fluides et arrivent rapidement. Bref, tout va bien. Même si on a trouvé une approche qui nous plaît et qu’on s’est éclatés en faisant ce disque, on vient juste de gratter la surface et on risque de la gratter encore pendant une bonne dizaine d’années."
Le 2 novembre
Au Musée d’art contemporain de Montréal
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À écouter si vous aimez /
Coldcut, Matthew Herbert, Freeworm