CEA : Juste pour le funk
De retour de l’ADISQ, les 10 musiciens et chanteurs du collectif de Québec CEA seront de passage au Cercle afin de fêter l’an un de leur premier album, C’est ça l’fun!?
CEA, c’est un événement en phase avec la ville de Québec et ce que les rues de la capitale ont de plus funky. Tissés serré, les six chanteurs du collectif font partie de la grande famille du hip-hop québécois au même titre que leurs voisins, 2Toms et Accrophone.
Le premier opus de CEA est une affaire de coeur entre les membres du groupe et leur communauté. "Pour nous, c’est important d’être impliqués dans le milieu artistique ou dans celui des médias, de toucher aux gens de plusieurs manières et d’une façon plus concrète que par la télévision ou Internet", raconte Bigg Lou, le coach de l’équipe. Son collègue Lwazo ajoute "qu’un artiste a un rôle à jouer dans la société, c’est un citoyen. Dans ce sens-là, on a des responsabilités envers ceux qui nous entourent. On n’a pas le choix de rester proches de nos pairs".
Concrètement, leur vision du monde s’incarne dans le son organique de l’album qui revisite les meilleurs côtés de l’âge d’or du hip-hop des années 90. Ajoutant du caractère et de l’authenticité à un genre musical qui en manque parfois cruellement, on ne peut que saluer la participation de Wah Wah Samson à la guitare et de JT aux claviers. Idem du côté des paroles, variées et pertinentes. Elles arrivent à nous interpeller sans tomber dans les clichés qui stigmatisent le hip-hop depuis quelque temps. C’est ça l’fun!? serait incomplet sans la douceur de la voix de Marième, qui prend une place méritée dans un monde souvent dominé par les hommes. Pas question de violence, de voitures sport, d’ego trip, d’extravagances ou de richesse à tout prix: CEA se veut réaliste et plus modeste.
Sauf en spectacle, assure Bigg Lou! "En show, on est malades! On est des bêtes de scène. On a un rapport vraiment intéressant avec le public. C’est différent d’un artiste international qui présente un show comme un bibelot, avec les meilleurs chanteurs, les meilleurs chorégraphes, etc. Nous autres on le vit tellement que les gens se sentent quasiment en famille." "Même que le monde monte spontanément sur la scène avec nous autres! C’est arrivé à l’Impérial, à Lévis aussi…" ajoute Lwazo, immédiatement appuyé par Marième: "Le party est sur le stage et les gens veulent assez faire la fête qu’ils viennent le chercher." Enthousiasmé de pouvoir partager son expérience, le coach en rajoute: "C’est une discussion autant qu’un spectacle. Comme on veut être des acteurs sociaux, la proximité est vraiment importante pour nous autres et ça paraît dans nos prestations. On s’éclate et on a du plaisir. Le spectateur finit presque par faire partie du band, alors c’est très tribal, à quelque part. Ça n’a rien à voir avec le côté américain. C’est une célébration, c’est folklorique, c’est africain, c’est québécois… C’est l’fun!"
Le 9 novembre à 21h
Au Cercle pour l’ouverture officielle
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À écouter si vous aimez /
Imposs, Taktika, Parliament