Guillaume Coutu-Dumont : Solo en bonne compagnie
Guillaume Coutu-Dumont sera de passage à Québec avec le DJ Vincent Lemieux et soulignera la parution de son dernier album.
L’artiste électro montréalais cumule les projets et multiplie les tournées en Europe et en Amérique latine. En plus des duos tels que Egg, en compagnie de Julien Roy, Luci, avec David Emmanuel Fafard, et Chic Miniature, en tandem avec l’artiste argentin Ernesto Ferreyra, Guillaume Coutu-Dumont a trouvé le temps de se pencher sur son projet solo nommé Guillaume & the Coutu Dumonts. Avec Face à l’est, il présente un disque techno-house propice au dance floor, où l’expérimentation et la conception d’ensemble englobent un environnement sonore distinct.
Une dualité qui pourrait sembler contradictoire et irréconciliable pour certains, mais qui s’accomplit sans difficulté sur cette production soignée. Deux visions musicales indépendantes assimilées l’une à l’autre. "Ça fait longtemps que je travaille sur ce projet, précise celui qui est de retour à Montréal après un séjour de neuf mois en Europe. Ce que j’avais en tête au début était tout autre chose. Quelque chose de plus expérimental peut-être. Par la suite, j’ai exploré d’autres styles en choisissant une direction plus accessible au dance floor. Je voulais travailler avec des sonorités jazz ou encore des chorus gospel. L’idée d’ensemble est venue assez naturellement par la suite. Tout s’est additionné sans trop de problèmes. Mais, c’est comme si un deuxième disque, auquel j’aurais pensé, avait pris le dessus sur le premier qui était en cours."
Le percussionniste de formation a un don pour la rythmique syncopée et complexe. Ne pas confondre avec compliquée, l’artiste étant en froid avec toute musique qui s’incarne et trouve sa raison d’être dans le fantasme intello contemplatif. Une attitude qui s’affirme par les éléments simples et mélodiques contenus dans cette production qui fréquente, malgré tout, la musique concrète et le jazz, un dernier créneau bien connu du compositeur, qui se nourrit à l’écoute des standards. "Il y a trois pièces sur le disque où j’utilise le saxophone, indique-t-il. Je fonctionne toujours de la même manière. J’enregistre le musicien qui interprète ce que j’ai composé. Par la suite, j’en fais l’échantillonnage, c’est inévitable, mais je travaille à partir d’une source originale. Je n’ai pas le choix de la retravailler pour l’intégrer adéquatement et pour en modifier le son en fonction de la réalisation et de la rythmique."
Une collaboration se remarque à la toute fin de l’album, à l’écoute de la pièce Fat Cat. Une voix reconnaissable entre toutes, celle de Patrick Watson, qui signe un doo-wop inspiré. Ce qui souligne l’esthétique de Guillaume Coutu-Dumont, porté sur les atmosphères ludiques et la citation musicale. "On voulait répéter l’expérience après le EP My Main Man sur Hartchef, explique-t-il. C’était le moment idéal pour le faire. Au début, j’avais en tête un swing, qui par la suite est devenu autre chose. Avec le beat de départ, on a essayé d’y intégrer du ukulélé. Patrick a essayé quelques trucs mais ça ne marchait pas. C’est ensuite qu’il s’est lancé dans une impro doo-wop en simultané avec la piste enregistrée. One take et on a compris. C’était parfait."
Le 16 novembre à 22h
Au Cercle
À écouter si vous aimez /
Dorkestra, Egg, Nicolas Repac