Les attentes étaient élevées pour cette première visite du pianiste russe Nikolaï Lugansky à Québec, le 5 novembre dernier au Grand Théâtre. Crispé dans le Carnaval de Vienne de Schumann, une oeuvre qui peut vite devenir austère si elle n’est pas imprégnée d’un caractère circonstanciel retenu, il s’est repris dans Gaspard de la nuit de Ravel. Il s’est livré avec précision au discours imagé contenu dans ce triptyque poétique, interprétant de manière volontaire le scherzo (dont la rythmique est insaisissable) inclus dans Scarbo. Quatre Études d’exécution transcendante de Liszt ont conclu ce récital. Glissant parfois dans les forte, le pianiste a malgré tout exprimé un tempérament exceptionnel.