The Pipettes : Pipettes pop
Le trio anglais The Pipettes ressuscite l’effervescence des girls bands des années soixante sur son pétillant premier album.
Tout débute en 2003 lorsqu’un jeune D.J. anglais nommé Bobby Barry (alias Monster Bobby) rencontre la chanteuse Julia Clark-Lowes. Animé du désir de faire revivre l’époque révolue de Phil Spector, le tandem recrute deux jeunes chanteuses (Rosay et RiotBecki) et The Pipettes voit le jour à Brighton. Véritable machine à bombes pop, le trio se fait vite remarquer avec ses chorégraphies empruntées aux Shangri-Las et ses fameuses robes à pois. "Dès le début, on voulait être différentes des autres. On devait trouver un motif visuel intéressant et accrocheur, quelque chose qui nous démarquerait du peloton des groupes pop à la chaîne. Rien de plus ennuyant qu’un groupe qui se présente sur scène avec des jeans délavés et un t-shirt noir. Tu sais, le genre de groupe qui semble sortir du lit. On ne voulait pas nécessairement être cool, mais faire sourire et posséder notre propre marque de commerce", confie RiotBecki, la Pipette aux lunettes.
Après le départ de Julia en 2005 et l’arrivée de la blonde platine Gwenno, Memphis Industries saisit sa chance et prend le groupe sous son aile. Paru au Royaume-Uni il y a plus d’un an, le premier album du trio, We Are The Pipettes, atterrit enfin en terre nord-américaine, il y a quelques mois. Rempli d’harmonies vocales lumineuses, d’arrangements de cordes à faire baver d’envie ABBA et d’une grosse basse de l’ère Motown, l’opus donne un coup de pied au derrière de la pop anglaise. "Si tu regardes le top 40 anglais, on ne retrouve que de la pop américaine, souvent produite par Timbaland. C’est du bonbon pour les oreilles, mais je souhaiterais retrouver plus de variété. La pop anglaise n’a pas vraiment progressé depuis les années quatre-vingt alors qu’il y avait des artistes comme Cathy Dennis. J’attends patiemment qu’elle devienne plus trash, naïve et amusante. Le vrai problème, c’est qu’elle n’est pas assez fromagée à mon goût", avance-t-elle, un sourire dans la voix.
Armées de courtes pièces punchées telles que Pull Shapes et Your Kisses Are Wasted On Me, les trois demoiselles, âgées entre 21 et 26 ans, prennent un malin plaisir à entrelacer le doo-wop et le R&B avec des éléments punk et même hip-hop. Une seule loi régit le clan Pipettes: ne pas se prendre au sérieux. "L’humour prend une place primordiale dans notre concept. On ne prétend pas être les meilleures danseuses ou chanteuses du monde, mais tout de même, je crois qu’on a plusieurs forces. C’était important de ne pas répéter ce qui avait déjà été fait par le passé. On devait créer notre propre son, et les gens avec qui on a travaillé ont complètement compris l’univers qu’on désirait élaborer."
Accompagnées sur scène par le quatuor masculin The Cassettes (dont fait partie Monster Bobby), les trois filles font figure d’extra-terrestres dans la galaxie pop actuelle et ne se préoccupent pas trop des détracteurs. "On sait très précisément ce qu’on vise à long terme en plus de bien connaître notre public. On veut qu’il ait du plaisir et qu’il participe activement à nos spectacles. Ce qu’on détesterait par-dessus tout serait de jouer devant une foule amorphe, mais ce n’est pas près de se produire!"
Le 16 novembre
Au Petit Campus
À écouter si vous aimez /
The Shangri-Las, The Ronettes, The Go! Team