Kiya Tabassian et l'ensemble Constantinople : Cercles migrants
Musique

Kiya Tabassian et l’ensemble Constantinople : Cercles migrants

Kiya Tabassian et l’ensemble Constantinople nous lancent une invitation au voyage avec leur programme Cercles migrants. À travers l’espace et le temps.

Dring dring! Chez nous, c’est le matin, mais à l’autre bout du fil, il est 13 heures plus tard. Kiya Tabassian, directeur artistique de Constantinople, m’appelle d’un autre espace-temps: Hong-Kong, où l’ensemble donne son programme "Carrefour de la Méditerranée", pour lequel des musiciens de la Grèce, du Liban et de la Turquie se joignent à Constantinople. Bon contexte pour évoquer, justement, "la migration à la fois physique, temporelle et imaginaire chez les musiciens", et ce, avec un musicien né en Iran et qui poursuit à partir du Québec l’exploration de ses racines persanes!

Avec Cercles migrants, Kiya Tabassian continue un projet entrepris depuis quelques années: "Depuis que j’ai découvert en Turquie et en Grèce des manuscrits de musique persane des 16e et 17e siècles. En Iran, on n’a pas vraiment d’idée de ce qu’était la musique de cette époque-là, mais j’ai pu trouver ces manuscrits de compositeurs iraniens qui ont émigré vers l’Empire ottoman. Ce sont pratiquement les seules traces de cette musique, et certaines de ces pièces seront rejouées pour la première fois durant le concert."

Dans ce concert en trois temps qui s’inscrit dans le cadre de la série Hommage à Claude Vivier (1948-1983), Constantinople ira aussi à la rencontre du compositeur québécois à travers sa pièce Shiraz, inspirée de l’antique cité iranienne. "C’est une pièce qu’il a écrite à son retour d’Iran, mais la musique de Vivier est aussi celle des voyages imaginaires, ceux que le créateur entreprend dans sa tête, son âme et son oeuvre. C’est à notre tour d’imaginer Vivier se promenant au Bazar Vakil de Shiraz, immergé par des sons qui nous sont familiers." La pièce de Vivier est pour piano solo, mais Constantinople lui fera subir un traitement qui aurait sans doute plu à son compositeur: "On la revisite en ouvrant des fenêtres dans la partition de piano, qui sera interprétée par Jacynthe Riverin. Nous allons nous introduire par ces fenêtres avec le sétar, le tombak (Ziya Tabassian) et la vièle kamancheh (Saeed Kamjoo), en utilisant le matériau de base de Vivier."

Dans un troisième temps, Constantinople nous fera découvrir un des piliers de la tradition musicale ancestrale de l’école d’Ispahan, une ville qui fut la capitale de l’empire perse sous la dynastie des Safavides entre les 16e et 18e siècles. "Il est descendant d’une famille de musiciens, explique Kiya Tabassian, et on le considère en Iran comme un grand maître de la flûte ney et du chant persan. Cette partie du concert fera entendre la musique de l’Iran d’aujourd’hui."

Les amateurs de la musique de Claude Vivier pourront aussi l’entendre lors du concert "En attendant Dieu", présenté à la SAT le 17 (voir www.smcq.qc.ca). Notons aussi que Kiya Tabassian participera au colloque "Rendez-vous tradition/création au Moyen-Orient" qui se tiendra du 22 au 24 novembre à l’Université de Montréal.

Le 19 novembre, à 20 h
À la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau
Rés.: 514 987-6919