Robyn Hitchcock : Passé recomposé
Robyn Hitchcock réorganise son fonds de commerce avec I Wanna Go Backwards, un coffret de matériel revu et corrigé.
Robyn Hitchcock. Excentrique Grand-Breton reconnu pour son sens de l’absurde et ses facéties musicales. Digne héritier de Syd Barrett et de Captain Beefheart. Aucun lien de parenté avec un certain cinéaste dont le prénom commence par la lettre A mais a tout de même été capté par la caméra de Jonathan Demme pour Storefront Hitchcock. A entrepris sa carrière en se produisant au sein de divers orchestres oubliés avant de fonder les Soft Boys. Suivra une carrière solo en dents de scie, menée au mépris des modes, mais soutenue par une frange de fondus dévoués. Pour souligner ses 30 ans de métier, Monsieur H. lancera sous peu un coffret récapitulatif, I Wanna Go Backwards, qui réunit trois albums classiques, des maquettes inédites, des extraits d’un roman inabouti, de la poésie et des dessins. Tout ce contenu sera également offert en pièces détachées et – on n’en demandait pas tant – une édition spéciale comprenant huit microsillons verra le jour simultanément.
Sacré casse-tête pour l’amateur qui, à l’approche de Noël, devra saigner son petit cochon. Et si vous étiez à notre place, vous mettriez votre argent où? demande-t-on au musicien. "J’investirais dans le vinyle, répond celui-ci tout de go, parce que je ne pense pas que le CD en ait encore pour très longtemps. Les disques compacts se vident de leur info. Les cassettes fondent. Par contre, le vinyle, dans 1000 ans, pourra sans doute encore être lu. Il s’agira de trouver un machin qui tournoie. En y plaçant un bon vieux LP sur lequel on fera descendre quelque chose de pointu, il sera encore possible de faire bondir ma voix de nulle part!"
Compiler pour compiler, non merci. Plutôt que de simplement relancer ses disques à l’identique, Hitchcock en a revu et corrigé le contenu. Certaines chansons ont sauté, d’autres les ont remplacées. Quelques photos ont été carrément expurgées.
Intrigante entreprise de révisionnisme, qui fera sourciller plus d’un puriste. "Il n’est possible de réviser l’histoire que de son vivant, nous explique le principal intéressé en direct de Saint-Louis, dans le Missouri. Une fois qu’on n’est plus là, ce sont des tiers qui s’en chargent à notre place. Cela dit, il est assez facile de trouver tout ce que j’ai fait jusqu’ici sur Internet, alors libre à chacun de me compiler à son goût."
Et ce n’est pas comme si, en reléguant une ou deux pièces aux oubliettes, il risquait d’épuiser ses stocks. Pour alimenter sa performance scénique, Robyn Hitchcock peut remonter loin, très loin en arrière. "Je dépoussière même des chansons des Soft Boys, confie-t-il. Je joue toujours des choses anciennes, de toute façon." Ira-t-il jusqu’à ressusciter un ou deux morceaux antédiluviens de B.B. Blackberry and The Swelterettes, son tout premier groupe? "Vous êtes allé fureter sur Google! (rires) Je ne pense pas qu’il reste quoi que ce soit de cette époque, sinon I Like Bananas (Because They Have No Bones), qui a été reprise par The Hoosier Hot Shots." Avis aux fans de la première heure: Hitchcock honore parfois les demandes spéciales. En insistant poliment…
Le 17 novembre
Au Cabaret avec Sean Nelson
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À écouter si vous aimez /
Syd Barrett, Julian Cope, Captain Beefheart