Xavier Caféïne : En mode expresso
Musique

Xavier Caféïne : En mode expresso

Xavier Caféïne surfe sur le succès de Gisèle avec désinvolture pour clore le dernier droit de sa tournée. Ultime étape avant le voyage.

Avec Gisèle, Xavier Caféïne peut être fier d’avoir réussi à se placer dans une industrie sans trop faire de compromis. Il concède avec joie que son association avec la maison de disques Indica ne pouvait mieux tomber, lui qui est allergique aux compagnies de disques branchées sur les nouvelles tendances et plus enclines à se concentrer sur le mobilier dernier cri qui meublera leurs quartiers. Une remarque qui confirme hors de tout doute que la bête n’est pas encore tout à fait domptée.

Malgré tout, voir celui qui a enregistré à l’époque Mal éduqué mon amour jouer au Gala de l’ADISQ est un fait inusité pour les inconditionnels de longue date. "Quand on considère qu’un artiste underground – et j’entends par là qu’underground est un état et non une catégorie musicale – peut se faire connaître par une masse de gens, je trouve ça très bien, constate-t-il. C’est un peu comme si la colonie artistique avait reconnu le travail que je fais et c’est flatteur. Et d’avoir Alain Lefèvre comme musicien, c’est hot. Je pense que j’avais plus d’affinités avec lui qu’avec tous les autres réunis."

Après un tel succès pour celui qui a signé un premier album à son nom après les groupes Caféïne et Poxy, le temps commence à faire son oeuvre et, déjà, une suite est en chantier, du moins il tente de se faire à l’idée. "J’y pense un peu, admet-il en s’interrogeant. Pour la première fois, j’ai un peu d’argent alors j’en profite. Je me suis acheté un nouveau keyboard avec lequel je vais pouvoir travailler sur ordinateur pour les maquettes. Je te dirais que c’est plus ça qui me stresse qu’autre chose; je n’ai jamais enregistré là-dessus auparavant. Si tu prends Gisèle, j’y ai mis du temps; j’avais plus de 40 chansons pour faire cet album. Il y a une chose qui est sûre: je ne vais pas respecter un deadline seulement pour répondre à une hype. Ce serait de la marde si je faisais ça."

Avant cette période solitaire de composition, le chanteur compte bien voyager de nouveau, lui qui a développé une passion pour l’Asie en visitant Singapour. "J’ai toujours pensé que ce métier allait me servir pour voyager, indique-t-il. J’ai l’Europe et l’Asie en tête. En fait, on part en tournée bientôt en Allemagne pour faire quelques shows là-bas. On a gagné un concours qu’une radio organisait et qui semble assez importante finalement. C’est quand même le fun de savoir que ton disque tourne là-bas, de pouvoir en profiter pour voyager et de faire ton chemin à partir de là."

Un désir de se ressourcer après deux années chargées pour celui qui, à la blague, laisse entendre que c’est la première fois qu’il travaille. Une ironie éloquente qui témoigne de la perception qu’ont les gens du punk samouraï. Une perception qui se limite très souvent à cette nouvelle notoriété et qui occulte ce qu’il a fait auparavant. Une réalité qu’il regarde avec philosophie, celle du samouraï? "C’est l’éthique. Je vois ça comme la voie tracée du guerrier. Il y a tellement un manque d’éthique dans tout ce que l’on voit. Être punk c’est une philosophie, mais la mode est partout et c’est devenu très réducteur de s’identifier comme tel. Tous les nouveaux groupes punk que j’entends n’ont absolument rien à voir avec ce que je fais. C’est devenu un concept qui s’est dénaturé. Je suis comme je suis, c’est tout."

Le 23 novembre à 20h
Au Théâtre Petit Champlain
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