Akousma – Laurie Radford : Là où va la musique
Le compositeur Laurie Radford est un invité pour un soir de la série de concerts Akousma (4). Pour faire voyager le son entre les différents univers musicaux.
S’il est aujourd’hui reconnu comme un électroacousticien passé maître dans l’art de faire voyager le son, il faut savoir que Laurie Radford n’est pas non plus du genre à faire du sur-place. Natif du Manitoba, il étudiera la musique en Colombie-Britannique avant de faire un doctorat à Montréal et de se perfectionner à Paris et à Darmstadt. Il sera lui-même enseignant à Montréal, puis à Lennoxville et Edmonton, avant d’accepter de diriger le studio de musique électroacoustique de la City University de Londres, où il réside maintenant depuis 2005. Une pareille bougeotte n’est peut-être pas étonnante de la part d’un musicien qui a d’abord joué du piano, puis du trombone, de la contrebasse et de la guitare, avant de se fixer sur l’ordinateur! "C’est une recherche constante, explique-t-il depuis Londres, mais c’est surtout relié à la musique, à un désir de trouver des environnements stimulants. C’est ma musique qui m’amène là où je vais, même si elle va quelquefois à des endroits où je ne vais pas!"
Ces divers chemins qu’emprunte la musique se reflètent aussi dans le programme du concert que présentera Laurie Radford dans le cadre d’Akousma, alors qu’il fera entendre des musiques acousmatiques et des musiques mixtes, mais présentera aussi des vidéo-musiques. "C’est vrai que j’aime voyager d’un univers à l’autre, et c’est en fait le sens du titre du concert: Les Ponts de l’espace. C’est aussi le titre de deux des pièces qui seront sur le DVD audio qui sortira bientôt chez Empreintes Digitales." On ne retrouvera malheureusement pas sur ce DVD la vidéo-musique Filling, première oeuvre du genre pour le compositeur, que l’on pourra voir au concert. "Les technologies pour travailler l’image ou le son sont tellement similaires que c’est très tentant pour les compositeurs de faire les deux. Je ne me considère pas comme un vidéaste, mais l’objet visuel, comme l’objet sonore, n’est qu’un fichier que je peux traiter pour en faire… une vidéo concrète! Il y aura aussi de la vidéo dans quelques courtes pièces pour deux violons."
Le Quatuor Bozzini participe en effet à ce concert de Laurie Radford. Les violonistes Nadia Francavilla et Clemens Merkel interpréteront trois courtes pièces et leurs collègues Stéphanie et Isabelle Bozzini (alto et violoncelle) les rejoindront pour jouer Everything We See in the Sky. "Je n’ai jamais cessé d’écrire de la musique instrumentale, même si je fais de l’électroacoustique depuis 25 ans. Les ensembles instrumentaux font de plus en plus appel à moi, ou à d’autres compositeurs, pour des oeuvres qui incorporent des traitements électroniques. Je crois que c’est en train de devenir quelque chose d’assez commun, et je pense que les compositeurs sont de plus en plus des artistes numériques (son, image, traitement, etc.)." Voilà qui risque d’effrayer certains puristes… "Oh! Il y a même des électroacousticiens qui n’aiment pas que l’on fasse aussi de l’image, mais à vrai dire, je pense que les artistes font seulement ce qu’ils ont à faire!" Ils vont simplement là où les mène la musique.
Akousma (4)
Miguel Azguime, le 29 novembre, 20 h
Laurie Radford, le 30 novembre, 20 h
Gilles Gobeil, le 1er décembre, 20 h
Au Studio Hydro-Québec du Monument-National
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