Belzébuth : Une histoire de famille
Le groupe Belzébuth traverse la tradition avec une ouverture d’esprit qui exclut le cliché. Un respect pour le patrimoine renouvelé.
Avec En faisant semblant de rien, son deuxième album, le groupe Belzébuth a emprunté un virage en réalisant une production qui mise sur la composition et l’exploration, alors que son premier essai, Les Péchés du diable, était concentré sur un répertoire traditionnel déjà existant. La formation de Lanaudière a subi quelques changements qui se sont additionnés à une maturité acquise lors de certaines tournées en Europe.
Plus ouvert que jamais aux diverses traditions et à la musique du monde, le fondateur du groupe, Jean-Benoît Landry, s’est intéressé au métissage et à la pluralité des genres, amenant ses collègues musiciens vers une nouvelle direction. "Le regard des gens sur la musique traditionnelle n’est pas du tout le même en Europe, constate-t-il. Au Québec, j’ai le sentiment que la musique traditionnelle commence tout juste à reprendre du poil de la bête et à sortir de certains préjugés. Les gens se rendent compte que ce n’est pas seulement les mêmes rigodons quétaines du temps des Fêtes. En France ou en Suisse, c’est une musique qui a une place à part entière et qui fait partie de leur culture populaire autant que de leur patrimoine. Elle évolue et elle se mélange aux autres cultures. Disons que ce n’est pas très compliqué d’avoir 5000 personnes en face de la scène."
Au coeur de Lanaudière, le village de Saint-Côme est reconnu comme un pôle de la musique traditionnelle. Un terroir fertile de culture populaire où certains personnages ont contribué à transmettre autant de chansons que de légendes. Au sein même de sa famille, le chanteur a pu s’inspirer de son grand-père, Rémy Landry, une véritable encyclopédie vivante qui est devenue une source incontournable. "J’ai commencé à archiver ce qu’il connaît avant qu’il n’oublie et qu’il ne disparaisse, explique-t-il. Je l’ai enregistré aussi lors de certaines soirées de famille. C’est intéressant d’avoir quelqu’un comme lui à côté de moi. Ça complète les autres recherches que nous faisons dans d’autres créneaux musicaux. Il y a d’autres groupes qui sont venus le consulter, comme la Volée d’castors, pour faire le plein de certaines chansons. Il est ce que j’appellerais un porteur de traditions."
Cette passion, le percussionniste et violoniste la partage en compagnie de Philippe Jetté (accordéon et podorythmie), Francis Marion (guitare), et Marie-Maxime Piché Richer (violon). Un collectif qui a assumé l’ensemble de la production de son dernier disque tout en ayant le souci de se concentrer sur d’autres traditions avec une signature contemporaine. Une façon de rendre justice à un répertoire intemporel. "D’une région à l’autre, on se rend compte que les chansons sont les mêmes, avec des transformations qui se sont opérées avec le temps et transmises par le bouche à oreille, indique-t-il. Moi, c’est depuis que je sais parler que je chante des chansons à répondre. Mes parents n’avaient qu’à m’installer sur la table et ça décollait."
Le 30 novembre à 20h30
Au Vieux Bureau de poste
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À écouter si vous aimez /
La Volée d’castors, Les Batinses, Yves Lambert et le Bébert Orchestra