Dirty Tricks : On dégage!
Musique

Dirty Tricks : On dégage!

Dirty Tricks avance d’un pas lourd et sans prétention. Une locomotive du rock bien huilée qui ne cherche pas les compromis.

Difficile de ne pas rappeler à Jonathan Beauregard, chanteur, guitariste et membre fondateur de la formation, son groupe punk Suck la marde, qu’il avait fondé avec le batteur Alexandre D’Anjou. Un groupe qui avait marqué la scène underground de Montréal avec une attitude décapante et un son hardcore qui incitait au défoulement collectif. "Je m’en fais encore parler presque tous les jours, indique-t-il. Je suis allé me faire couper les cheveux ce matin, quand la fille a su que j’étais dans ce groupe, elle s’est mise à me dire qu’elle capotait là-dessus et qu’elle avait vu tel et tel show… Moi, je n’ai rien remarqué de particulier pendant cette période. Je ne pensais pas que les gens allaient s’en souvenir. On était un peu innocents et on ne se prenait pas au sérieux. On a pu faire le Spectrum avec les Vulgaires Machins quand même! Disons que ç’a été formateur."

Maintenant bien en selle depuis quatre ans, la formation Dirty Tricks maintient le cap du rock pur. Avec un premier disque intitulé Sauve qui peut!, les musiciens ont signé un acte de foi et les riffs s’enchaînent à un rythme effréné. Nous pouvons d’ailleurs le constater dans le film réalisé lors de leur passage au Festival des musiques émergentes l’automne dernier, disponible sur le site Internet de l’émission Bande à part. "Ouch! Rouyn, c’était une drôle de journée, se rappelle le chanteur. On nous a dit de se pointer là à telle heure, c’était pas ça… Il y a eu beaucoup d’imprévus et le système des moniteurs a lâché pendant le show. Je gueulais dans le micro sans savoir ce que je faisais. Je savais qu’ils allaient filmer la performance, mais je n’ose pas l’écouter." Rien pour avoir honte, je vous l’assure.

C’est après deux EP que le groupe a pu parfaire son art et marquer une évolution certaine vers une structure plus élaborée, à la croisée du blues-rock garage. La pièce Gasbar qui clôt le disque en est un exemple éloquent et souligne une direction instrumentale beaucoup plus appuyée où le clavier prend toute sa dimension. "On n’a pas vraiment de direction précise, explique Beauregard. On n’est pas du genre à discuter trop longtemps sur le son et la marche à suivre. La plupart du temps, les idées nous viennent en jouant à partir d’un simple riff. Tout le monde s’implique. Peut-être qu’en vieillissant nous avons tendance à composer des chansons un peu plus lentes."

Une démarche spontanée à laquelle un nouveau membre apporte sa contribution, Patrick Michon, qui assume maintenant le rôle de claviériste à l’intérieur de la formation. "Pat est arrivé après l’enregistrement du deuxième EP, c’est moi qui avais enregistré les claviers sur Demerits. Il traînait tout le temps avec nous et assistait à toutes les répétitions. On lui a demandé si ça lui tentait de jouer. Du jour au lendemain il s’est acheté l’équipement et il a appris le répertoire. Maintenant que la chose est réglée, on donne plus de place aux arrangements. En fait, j’aurais aimé ça qu’il sonne encore plus fort sur le disque."

Le 6 décembre à 20h
Au Grand Salon

À écouter si vous aimez /
Galaxie 500, Malajube, The Sainte Catherines