Jérôme Minière : Le coeur a ses raisons

Jérôme Minière, ce prodigieux petit cosmonaute en orbite entre la Terre et la Lune, entre la France et le Québec, a récemment livré un album enchanteur, magique. Coeurs est un disque plus introspectif que les précédents efforts du musicien, une oeuvre dans laquelle le timide Minière se dévoile discrètement. Sur des musiques un peu plus simples mais non simplistes, nous découvrons une partie du jardin secret de l’auteur qui tenait, par cet exercice, à présenter une autre facette de sa personnalité et à laisser tomber les facéties… jusqu’à un certain point tout de même.

Dans quelques jours, ce sera l’heure de montrer tout ça sur scène et, histoire de faire tomber le stress et de lui faire songer à autre chose deux minutes, nous avons pensé qu’une petite entrevue de style "courrier du coeur" serait bonne pour le moral de Jérôme. Un super concept, vous allez voir…

Voir: Qu’est-ce qui te tient à coeur?

Jérôme Minière: "Je dirais l’harmonie universelle!"

Qu’est-ce qui t’écoeure?

"Un des trucs qui m’écoeurent le plus en ce moment, c’est le festival des communications; toute la vérité qu’on peut masquer grâce à de subtiles communications. La communication, c’est important mais pas pour dire n’importe quoi. Les gouvernements sont forts là-dedans."

Ta musique vient-elle de la tête ou du coeur?

"Les deux, je te dirais. Des fois c’est plus l’un, des fois c’est plus l’autre."

Es-tu un bourreau des coeurs?

"Ah, ça je sais pas. Je suis un bourreau des coeurs qui s’ignore!"

Quel serait ton plus récent coup de coeur?

"C’est un livre qu’on m’a offert il y a un an ou deux mais que je viens juste de lire. C’est Suite française d’Irène Némirovsky. Ça se passe dans mon coin de pays. Ça parle entre autres de l’exode des gens de Paris et de sa région à la suite de l’invasion allemande de 1940. Et comme je suis d’Orléans, au sud de Paris, ça m’a interpellé."

Quand t’en donnes-tu à coeur joie?

"Sur scène! Et y a des moments aussi quand je suis en train de créer une chanson. Et y a des moments quand je suis chez moi, mais ça c’est plus privé!"

Que prends-tu à coeur?

"Je l’ai réalisé dernièrement, c’est l’honnêteté. Je pense même que des fois, je suis trop honnête. Ça revient à ce que je disais juste avant sur les communications. Je suis peut-être trop vieux jeu finalement!"

Sur quoi aimerais-tu en avoir le coeur net?

"Nos actions. Je crois qu’on est tous d’accord en ce qui concerne les questions environnementales, maintenant il faudrait qu’on voie quelles pourraient être nos actions pour qu’on puisse enfin en avoir le coeur net!"

Tant que mon coeur battra, je…

"En fait, je vais peut-être dire un mot étrange, mais je crois que je vais croire. J’ai l’impression que juste pour se lever le matin, il faut croire à quelque chose. Pour certains, ça peut être juste le hockey ou le curling mais, au fond, je crois que nous, les humains, on est un peu tissés de croyance."

Qu’est-ce qui pourrait te mettre du baume au coeur?

"Ah, mais c’est l’amour, hein! De l’amour de partout! C’est pas très compliqué."

Es-tu un moqueur?

"Chez moi, oui, assurément. Dans certaines de mes chansons aussi. En public, pas vraiment."

Es-tu un rockeur?

"Non, mais je voulais tellement l’être quand j’étais plus jeune! Je vivais dans une ville de rockeurs et je jouais même dans des groupes de rock, mais je me mentais à moi-même. Je suis un faux rockeur."

Les 4 et 7 décembre
Au National
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À écouter si vous aimez /
Didier Boutin, Fred Poulet, Ignatus