Colin James Little Big Band : Colin James: Boogie de Noël

Dans la présentation de son album Christmas, le guitariste et chanteur d’origine saskatchewanaise Colin James est le premier à reconnaître que le monde n’avait certes pas besoin d’un disque de Noël de plus. "C’est toutefois un projet que j’ai toujours senti que je réaliserais, à plus forte raison depuis que j’ai une fille", me lance-t-il avec une bonhomie presque palpable, même au téléphone. "Par contre, je tenais à ce que ça soit jazzy, bluesy, que ça swingue."

Sur ce plan, chapeau! Swinguant à souhait, le bref Christmas réunit une douzaine de chansons du temps des fêtes, classiques et moins connues, relues avec l’aplomb coutumier par les membres du Little Big Band. Enregistré dans le Tennessee à la fin du printemps 2006, dans la foulée des séances du précédent opus de l’orchestre, l’album est cependant le fruit d’un coup de tête. "On a attendu le feu vert de la compagnie de disques jusqu’à la dernière minute, et quand on l’a eu, on s’est lancés. Mais ce n’était pas évident pour les musiciens et moi d’entrer dans l’esprit du temps des fêtes alors qu’il faisait 30 oC à l’ombre. Mais je suppose que juste le fait de me promener dans les rues de Nashville en fredonnant Let It Snow ou Cool Yule en dit long sur la force de ces chansons…"

C’est avec une pensée pour Bing Crosby et Leon Redbone que James a abordé ces morceaux dont certains portent la marque d’interprètes légendaires et intimidants. "C’est certainement le cas de Blue Christmas [popularisée par Elvis], mais c’est ce qui la rendait incontournable. J’ai choisi les premières chansons qui me sont venues en tête. Je voulais faire Please, Come Home for Christmas parce que j’avais envie depuis longtemps de jouer le crooner. Et je tenais aussi à enregistrer Baby, It’s Cold Outside d’abord parce que c’est une chanson magnifique, tellement drôle et bien construite, et ensuite parce que ça me donnait l’occasion de chanter avec la Gatinoise Roxanne Potvin, que j’ai appris à connaître dans le circuit des festivals de blues et que j’adore."

Gardant en mémoire les rues grises et délavées en deuil de neige, l’année dernière à pareille date, Colin James admet avec philosophie qu’on n’a plus les Noëls blancs d’antan. "Et puis, il faut désormais voir cette fête comme une fête païenne, une occasion de se retrouver en famille, de faire plaisir aux enfants. Tout le monde se rappelle sa propre enfance, l’attente fébrile du moment de déballer les cadeaux, la joie de trouver sous le sapin ce train électrique dont on a tellement rêvé…! Et ne me dites surtout pas que vous ne l’ayez jamais eu, ce train! feint-il de s’indigner. Sinon je téléphone à vos parents pour les réprimander."

Pas la peine, Colin. Il suffira au Little Big Band de recréer en musique la magie des Noëls d’antan pour que s’efface le souvenir des déceptions anciennes.

Le 15 décembre à 20h
À la Salle Southam du CNA

À écouter si vous aimez / Brian Setzer, The Fabulous Thunderbirds, Big Bad Voodoo Daddy