Ghislain Poirier : Gros bounce
Le bidouilleur Ghislain Poirier fait un gros bounce en avant avec son nouvel album No Ground Under.
Le Montréalais Ghislain Poirier n’a plus vraiment besoin de présentation, surtout pour tous ceux et celles qui aiment se trémousser sur des beats bien gras et des basses pesantes. Ses soirées Bounce le gros, où s’entrechoquaient rythmes hip-hop, dancehall reggae, grime, dub et techno, furent parmi les plus populaires de la club culture montréalaise. Polyvalent et prolifique, le réalisateur a remixé des artistes aussi différents que Pierre Lapointe, Champion, le groupe britpop The Editors, la rappeuse Lady Sovereign, Les Georges Leningrad, We Are Wolves (qui lui ont rendu la pareille), Buck 65 et Pole, en plus de faire paraître cinq albums depuis 2001 ainsi qu’une poignée d’EP et de 12 pouces. Connu – dans un certain milieu – à travers le monde, Ghislain Poirier s’est retrouvé sur plusieurs compilations et mixtapes et a plusieurs fois été invité à propager ses beats un peu partout en Europe, aux États-Unis, au Canada et même en Australie…
Ça, c’est un résumé de sa feuille de route jusqu’à présent car avec la sortie de son sixième effort, le premier sous étiquette Ninja Tune, gageons que Ghislain Poirier va être encore plus en demande. "Je l’espère bien", rigole l’artiste joint quelques heures avant de s’envoler pour une énième tournée en Europe, cette fois-ci en version live accompagné d’un batteur.
Album incluant de nombreuses collaborations, dont deux avec Face-T de Kulcha Connection et une avec Omnikrom, No Ground Under est un disque typique du parcours atypique de Ghislain Poirier, en ce sens qu’il présente là à la fois ses aspects très dancefloor et son côté plus expérimental. "Je suis plutôt fier des collaborations. J’aime bien amener certains rappeurs ou chanteurs à sortir de leur contexte initial, à se mettre un peu en danger… et ça marche! Maintenant, si j’ai choisi ce titre, No Ground Under, c’est que j’ai voulu faire un petit clin d’oeil au terme "underground", une catégorisation souvent utilisée pour décrire ma musique. En mettant le mot à l’envers, il a du coup une autre portée. J’ai opté pour ce titre aussi parce qu’il y a une collusion de styles, de langues et d’accents sur cet album", explique celui qui a longtemps pensé à utiliser un alias mais qui a finalement choisi de garder son nom tel quel, peu importe la nature de ses différents projets. "Il y a des artistes qui préfèrent changer de nom à chacun de leurs projets, de peur d’aliéner leur public. Moi je m’en crisse, je fais de la musique, point. Ce n’est pas nécessairement à moi de rejoindre le public mais plutôt à lui de le faire. Les peintres et les écrivains changent-ils de nom chaque fois qu’ils créent quelque chose? Mais bon, c’est vrai que Ghislain Poirier, ça fait plus chansonnier que D.J.!"
Le 7 décembre à 21h30
Au Téléphone Rouge
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À écouter si vous aimez /
Diplo, DJ Rupture, Omnikrom