Guide d'achats 2007 – Coffrets
Musique

Guide d’achats 2007 – Coffrets

Vic Vogel
Je joue mon piano
(VV Records/Select)

Voici un très beau coffret qui réjouira les amateurs de jazz montréalais, et les autres. Un CD sur lequel maestro Vic Vogel se paie le plaisir de "jouer son piano" sur 14 pièces originales en solo (il s’agit bien de son piano, un Steinway acheté en 1951 et jamais sorti de la maison avant ce voyage au studio); un DVD offre le pendant visuel du CD et, en plus, une douzaine de pièces où le pianiste se fait l’accompagnateur de huit solistes différents. Enfin, le second DVD nous offre L’Homme de cuivre, un documentaire de Rénald Bellemare qui retrace le parcours étonnant du meilleur leader de big band de ce côté-ci du Mississippi, du Casa Loma jusqu’en Europe, en passant par Offenbach. (R. Beaucage)

Artistes variés
Une simple mélodie
(XXI-21 Productions/S.R.I.)

Les phonomaniaques de XXI-21 poursuivent leur entreprise de sauvegarde du patrimoine sonore en nous offrant les dix disques qui composent cette "Anthologie de la chanson québécoise de 1900 à 1960". Du country de Willie Lamothe aux ritournelles fleuries de Michel Louvain, en passant par Le Rapide blanc d’Oscar Thiffault (awing-ahan!) ou le Yackety Yack (rouspète pas!) des Jérolas, le tour d’horizon (qui en compte encore 246 comme ça) est assez complet, c’est le moins qu’on puisse dire. Le choix d’un classement par ordre alphabétique des titres garantit la diversité des styles, mais occasionne aussi d’agaçantes fluctuations du volume entre certaines pièces. Un petit défaut pour un grand projet, le plus ambitieux du genre. (R. Beaucage)

René Lussier
Le Trésor de la langue
(La Tribu/Select)

Ceux qui n’avaient pas vu les spectacles ou le film (Le Trésor archange de Fernand Bélanger) pouvaient se demander à quoi ressemblait la transposition scénique du Trésor. Ils auront ici une partie de la réponse. Le présent coffret de trois disques, qui souligne le 20e anniversaire de l’oeuvre, contient d’abord la réédition intégrale de la parution originale, mais aussi deux disques d’enregistrements de concerts montés au bistouri avec des bouts du film et offre une espèce de remix mutant, revu et augmenté, du chef-d’oeuvre de Lussier. Le compositeur frappait déjà fort la première fois, mais ce ballet électroacoustique, où archives sonores et musique actuelle se lient pour créer une nouvelle forme de documentaire audio, le place à nouveau au sommet. (R. Beaucage)

Offenbach
L’ultime Offenbach
(Helena/Dep)

D’accord, ce coffret en édition limitée (30 000 exemplaires) n’est pas le premier consacré au populaire groupe québécois (les coffrets 2-4-6 et 1-3-5 ont paru en 1992 chez BMG), mais il est certainement le plus joli. Dans une boîte métallique, on retrouve deux CD et un DVD en plus d’un livret richement illustré et commenté, ainsi qu’une série de photos des membres du groupe sous forme de cartes postales. On offre même aux amateurs une réplique du billet d’entrée pour le dernier show d’Offenbach, qui a eu lieu le 1er novembre 1985 au Forum. Les deux CD proposent chacun 19 titres de la gang à Gerry Boulet, certains incontournables, d’autres un peu moins connus : une sélection évidemment discutable, mais tout de même honnête. Le DVD contient l’intégrale du show d’adieu au Forum, soit 44 chansons, ce qui représente plus de 3 heures d’écoute! Un bel objet. (P. Baillargeon)

Pink Floyd
The Piper at the Gates of Dawn (40th Anniversary Edition)
(EMI)

Pour le 40e anniversaire de ce disque phare du psychédélisme, le premier de Pink Floyd et le seul portant intégralement la marque du légendaire Syd Barrett avant qu’il ne vire franchement zinzin, le label EMI réédite et bonifie The Piper at the Gates of Dawn. On retrouve donc dans ce coffret l’album original remasterisé en versions mono et stéréo, ainsi qu’un troisième CD contenant plusieurs titres rares, soit les singles Arnold Layne / Candy and a Currant Bun et Apples and Oranges / Paintbox, une variante inédite de Mathilda Mother et de Interstellar Overdrive (plus une autre version de la même pièce déjà parue auparavant) ainsi qu’une version d’Apples and Oranges en stéréo. On aurait certainement souhaité un peu plus de substance, mais Pink Floyd n’est pas le genre de groupe à se lancer dans les opérations archéologiques, pas pour l’instant du moins. Donc, en attendant les vraies perles inédites, on se contentera de ce beau coffret. (P. Baillargeon)

Artistes variés
The Heavy Metal Box
(Rhino/Wea)

Dans ce magnifique boîtier représentant une tête d’ampli Marshall (le bouton du volume est à 11!), le label archiviste Rhino retrace l’histoire du heavy métal en quatre CD, le tout accompagné d’un livret bien documenté. S’échelonnant de 1968 à 1991, du In-A-Gadda-Da-Vida (la version courte), de Iron Butterfly, au Dead Embryonic Cells, de Sepultura, les 70 titres représentent bien tout ce que le métal a pu engendrer de bon comme de quétaine. Bien sûr, quelques-uns des groupes essentiels manquent à l’appel (AC/DC, Black Sabbath avec Ozzy, Van Halen, Guns N’ Roses, Voivod, Mötley Crüe, Napalm Death…), mais c’est sans doute à cause de questions légales et contractuelles. En contrepartie, les experts de chez Rhino ont pensé à inclure des précurseurs tels que Hawkwind, Ted Nugent, Blue Cheer, Girlschool ainsi que des trucs moins évidents comme Rose Tattoo, Tygers of Pan Tang ou Blitzkrieg. Pour le plus extrême, vous pouvez toujours vous rabattre sur l’impressionnant coffret Metal: A Headbanger’s Companion II, de Earache, mais si le métal plus "gentil" est votre truc, alors ce superbe coffret fera votre bonheur. (P. Baillargeon)