Guide d’achats 2007 – DVD Musique
Ramones
It’s Alive 1974-1996
(Rhino / WEA)
En deux DVD, Rhino fait le tour du cas Ramones. Des débuts approximatifs en 1974 au CBGB jusqu’à la fin grandiose en 1996 au stade de River Plate à Buenos Aires face à des dizaines de milliers de spectateurs en délire, on a droit ici à toute l’évolution en sons et en images du fameux band punk. Avec pas mal de titres captés en 1977, à l’époque de leurs deux premiers (et meilleurs) disques, il y a amplement de quoi satisfaire l’amateur. Plus on avance dans le temps, plus le groupe est tight, plus il joue vite, plus le son est puissant et plus l’image est bonne. Du bonbon – avec un bel emballage rose – pour les fans. 1, 2, 3, 4! (P. Baillargeon)
The Flaming Lips
U.F.O.s at the Zoo
(WEA)
Témoignant de la folie inhérente aux mémorables concerts du groupe d’Oklahoma City, ce film plonge tête première dans cet univers improbable, à mi-chemin entre la fête d’enfants et le rock de stade. Pluie de confettis, personnages oniriques, avalanche de ballons et théâtralité poussée jusqu’à un ridicule consommé: ce document ravira les convertis, et prêchera aux profanes le parfait bonheur de ces spectacles où l’on s’éclate avec le plus grand sérieux. Preuve de l’intelligence d’un groupe qui fait le pari que la survie au piratage passe par quelques bonbons tendus aux enfants gâtés des nouvelles technos, le DVD permet de télécharger l’ensemble du concert en format mp3, d’obtenir les sonneries pour téléphone portable de ces mêmes chansons et, pourquoi pas, de remixer soi-même la pièce The Yeah Yeah Yeah Song. (D. Desjardins)
Nick Cave & the Bad Seeds
The Abatoir Blues Tour (coffret CD-DVD)
(Mute)
La silhouette de Nick Cave glisse sur un mur de la Brixton Academy, l’ombre enflée par la distance dessinant un profil d’allure maléfique tandis que le groupe du crooner punk australien, the Bad Seeds, attaque l’explosive et réjouissante Get Ready for Love. Une séquence d’à peine quelques secondes: presque rien considérant que ce vaste document comprend deux édifiantes captations vidéo des tournées pour les albums Abattoir Blues/The Lyre of Orpheus (2004) et Nocturama (2003), d’instructifs making of, des clips et deux CD de morceaux de choix, piqués çà et là en concert. Pourtant, dans ce jeu d’ombre, image fugace au coeur d’un recueil aux proportions monstrueuses, tout est là. Lumière et noirceur, damnation et rédemption, terreur et apaisement se répondant dans une cacophonie jubilatoire où la poésie de Cave défie imprudemment un monde de chaos et d’incertitude en l’embrassant sur la bouche. Devant public. (D. Desjardins)
Artistes variés
Atlantic Records: The House That Ahmet Built
(Rhino / Wea)
Réalisé pour la série American Masters de la télé publique PBS, ce documentaire de Susan Steinberg aurait pu s’intituler "Musique populaire et intégration raciale". Car les 60 ans du légendaire label Atlantic, c’est l’histoire de ce métissage culturel qui a fait le succès planétaire de la musique populaire américaine. Fils de l’ambassadeur turc aux États-Unis, passionné par sa nouvelle patrie ("le pays des cow-boys, des danseuses de cabaret et du jazz"), le producteur Ahmet Ertegun a été un acteur fondamental de cette histoire en contribuant à abolir les barrières artificielles dressées entre genres musicaux pour des questions de race. Et l’un des grands intérêts du film est de livrer la vision d’artistes tels que le regretté Ray Charles, Robert Plant, Mick Jagger, Aretha Franklin et Eric Clapton. Leurs échanges avec le grand manitou d’Atlantic témoignent à la fois du profond respect qu’il leur inspirait et de l’importance capitale dans l’évolution de la musique pop du personnage, décédé tragiquement en décembre 2006. (S. Péan)
Loco Locass
Symphonie Locass
(ONF / Koch Vision)
Pendant une semaine, en août 2005, le Camp musical Saint-Alexandre s’est donné comme mission de créer des versions symphoniques de classiques de Loco Locass. Relatant le mariage inusité entre la symphonie et le hip-hop syncopé du trio, ce documentaire transcende la simple chronique musicale et se veut un exposé sur la coopération, le bouillonnement d’idées et l’ouverture d’esprit tout en brossant le portrait saisissant d’un choc de générations et de cultures. De la rencontre initiale entre le chef d’orchestre, les jeunes musiciens et Chafiik (présent dès les premiers balbutiements du projet), en passant par les répétitions et les préparatifs avec les Loco, jusqu’au dénouement (un concert au Centre culturel de Rivière-du-Loup avec un orchestre de 70 musiciens), on assiste à une expérience humaine mémorable. Seuls hics: la durée scandaleusement courte du programme (moins d’une heure) et l’absence d’extras. (S. Martel)
Artistes variés
Screaming Masterpiece
(Milan / Wea)
Ce documentaire de 85 minutes nous fait découvrir de façon admirable la scène musicale islandaise. Sous-titré 1000 Years of Icelandic Popular Music, il propose surtout de la musique pop moderne, à quelques exceptions près. Si vous ne connaissez que Björk et ses antécédents, Múm et Sigur Rós, vous constaterez que cette île froide et mystérieuse a encore bien davantage à offrir. Un monde musical à part, certes, mais qui n’est en somme guère différent de ce que l’on pourrait entendre dans d’autres grandes villes de la planète, hormis la langue, évidemment. Les images sont magnifiques, la qualité du son aussi, et le tout est monté impeccablement. (P. Baillargeon)